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Niamey (Niger) Le président du groupe de la Banque Mondiale, M. Jim Yong Kim, a annoncé le 6 novembre 2013 au Niger un engagement de 200 millions de dollars US pour améliorer la santé reproductive des femmes et l'éducation des filles dans la région du Sahel,  dont un maximum de 100 millions de dollars US ira au projet ‘dividende démographique’ du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) dans cette région.

Cet engagement a été pris lors de la tournée conjointe de haut niveau (4 au 8 novembre 2013) dans la région du Sahel par le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon, la Présidente de la Commission de l'Union Africaine Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, le Président de la Banque Africaine de Développement M. Donald Kaberuka, et le Commissaire Européen au Développement Andris Piebalgs. La tournée les a successivement menés au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad.

Les 200 millions de dollars US sont destinés au Projet d’Autonomisation des femmes du Sahel qui "compte améliorer à travers la région la disponibilité et l'accessibilité des services de santé reproductive, renforcer les centres de formation spécialisés pour les sages-femmes en milieu rural / les services de soins infirmiers, ainsi que piloter et partager les connaissances sur les initiatives sur les adolescentes".

Cette initiative s'ajoute aux 150 millions de dollars US d'engagements déjà pris par la Banque à l'appui les programmes de santé maternelle et infantile dans le Sahel pour les deux prochaines années.

Tandis que la plupart des pays du Sahel ont considérablement réduit leurs taux de mortalité infantile au cours des dernières années, les taux de mortalité maternelle et infantile restent élevés, de même que les taux de fécondité.

Financé par l'Association Internationale de Développement (AID) - le fonds de la Banque Mondiale dédié aux pays les plus pauvres du monde, le nouveau programme sera coordonné en étroite collaboration avec les agences des Nations Unies et d'autres partenaires de développement, et s'appuiera sur les investissements existants et l'analyse du dividende démographique de l'Afrique déjà réalisés par le Groupe de la Banque mondiale .

Une grande partie de ce fonds à l'UNFPA sera déboursée sur la base des demandes de produits et services de santé reproductive émis par les pays du Sahel, une zone qui relève du Bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

L'objectif principal du projet Dividende Démographique du Sahel de l’UNFPA est que les pays de la région s’engagent activement à s’attaquer à la dynamique de population dans le but d'atteindre le dividende démographique et donc d'accélérer le développement économique et social inclusif.

Le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr Babatunde Osotimehin, qui faisait partie du voyage au Niger, a déclaré que « une fécondité élevée, une croissance rapide de la population et une importante population jeune sont des défis uniques pour le Sahel. Lorsque les femmes et les filles auront plus de choix, la fértilité baissera et les débouchés se multiplieront".

" Repousser l'âge minimum du mariage, maintenir les filles à l'école, permettre aux femmes de décider de l'espacement et du nombre d’enfants qu’elles veulent avoir grâce à la planification familiale, et investir dans la santé et l'éducation des jeunes, en particulier les jeunes filles, peuvent déboucher sur un dividende démographique fort et mettre l’ensemble des pays du Sahel sur la voie de la croissance sociale et économique durable et inclusive. Il est temps d'agir", a-t-il ajouté.

Il faut rappeler que les pays du Sahel ont les taux les plus élevés de fécondité et de mortalité maternelle dans le monde. Le Niger, par exemple, a le taux de fécondité le plus élevé au monde avec 7,3 enfants par femme tandis que le Tchad compte 700 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.