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Balkissa Tari est animatrice dans une radio communautaire au Niger. Un profile qui fait exception dans cette commune de Tessouat qui se situe à 600 kilomètres de la capitale Niamey. Considérée aujourd’hui comme une avocate des femmes, Balkissa a un parcours particulier.


Balkissa Tari animatrice à Garkuwa FM au Niger @UNFPA WCARO/Habibou Dia

Mariée à 12 ans et contrainte à l’abandon scolaire en classe de cm2. Elle ne doit son salut qu’à l’aide de son grand soeur chez qui elle a trouvé refuge avant de reprendre les études. Elle rejoint l’école Barro Dan Baskore qui aide à la réinsertion des filles victimes de mariages forcés et précoces. Cet établissement a mis sur pied un système de garderie d’enfants, ce qui permet aux mère célibataires de vaquer aux cours. Balkissa y obtient son BEPC avant de suivre une formation complémentaire en animation radio.

Sur les ondes de « Garkuwa FM », les émissions de Balkissa Tari portent souvent sur des thèmes qui se rapportent au mariage d’enfants et leurs conséquences néfastes. Sa posture d’animatrice à la radio communautaire lui permet de militer contre les pratiques néfastes.

 « J’ai voulu être animatrice radio car cela me plait et je vois que dans les radios on sensibilise les filles et les parents sur les violences basées sur genre dont j’ai été victime. C’est pour cela que je me suis battu pour obtenir un diplôme afin de contribuer à la lutte. »

Au Niger, 28% des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans et 76% avant 18 ans. Pour endiguer ce phénomène, le gouvernement du Niger, l’UNFPA et ses partenaires déroulent plusieurs programmes en faveur des filles, dont le projet Illimin.

Lancée en 2013, elle privilégie la participation et le dialogue familiale et communautaire afin d’associer les parents, les hommes, dans la lutte contre les mariages précoces et forcés et dans la promotion de la santé de la reproduction. L’objectif final est de contribuer à changer les comportements des filles, des familles et des communautés en matière de mariages d’enfants et de grossesses précoces.


Balkissa à la radio. @UNFPA WCARO/Habibou Dia

Les adolescentes victimes de mariages forcés sont d’abord récupérées par UNFPA et orientée vers un espace sûr. Sur place elles suivent des cours d’alphabétisation mais aussi en compétences de vie, santé sexuelle et reproductive, genre et droits humains. Les cours de santé reproductif ont permis de faire passer l’usage de moyens de planification familiale chez les adolescentes bénéficiaires de 4,1% en 2013 à 33,3% en 2018. Un bon très significatif lorsque l’on sait que la moyenne nationale chez les adolescentes est de 4.3%. Déjà 220.771 personnes ont bénéficié de dialogues communautaires et 132.715 adolescentes ont fréquentés les 1.358 espaces sûrs crées.