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L’extrême Nord fait face à l’extrémisme violent.


Le Directeur Régional et la représentante avec des déplacés internes impactés par le conflit avec Bokko Haram ©YouriLenquete / UNFPA WCARO
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Le Directeur Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Monsieur Mabingue Ngom a effectué le 26 mars 2019, une visite des activités humanitaires dans la Région de l’Extrême Nord. La délégation était composée des Ministres de la Santé Publique et de la Jeunesse et de l’Education Civique, la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Cameroun, les représentant(e)s de UNFPA au Cameroun, au Niger au Nigéria et au Tchad. Des partenaires techniques et financiers étaient également conviés.

La délégation d’abord reçue par le Gouverneur de la région a ensuite effectué une visite à Zamaï en présence du Lamido afin de s’imprégner de la réalisation du Centre de formation des jeunes Ainsi que du site abritant les déplacés internes. Le choix de Zamaï était justifié par plusieurs raisons, notamment :

 

Etape de Zamaï

Cette localité est un condensé de la situation globale de l’Extrême-Nord marquée par la crise humanitaire et sécuritaire : Zamai est situé à 20 km du Camp de Minawao qui compte près de 60 000 réfugiés nigérians, compte non tenu des réfugiés hors camp ; Elle abrite un site de déplacés de 4 030 personnes (déplacés internes, ex-otages de Boko Haram) qui continuent d’afluer ;

Ces catégories se sont ajoutées à la population hôte estimée à environ 25 000 âmes, dont 6250 femmes en âge de procréer ; population traditionnellement confrontée à des problèmes de pauvreté et de dépendance économique ;

Un accès limité des femmes et les filles aux services de santé (accouchement pas toujours assisté) avec la persistance de plusieurs formes de violences basées sur le genre, à savoir : mariages précoces, maternités précoces, etc.

Persistance de certaines pesanteurs culturelles qui, entre autres, limitent l’accès des filles à l’éducation et surtout au maintien à l’école, aux femmes à l’emploi et aux ressources.

Insuffisance des infrastructures sociales de base, désœuvrement et chômage des jeunes ; ce qui les expose aux comportements déviants, la consommation de la drogue, l’incivisme et à la tentation, particulièrement l’enrôlement par Boko Haram ;


Le Directeur régional, la représentante permanente, la coodinatrice du SNU et les ministres apprécient les résultats du projet d'autonomisation et de lutte contre l'extremisme violent des jeunes  ©YouriLenquete / UNFPA WCARO

 

Etape de Maroua

La délégation s’est par la suite rendue à Maroua pour tenir des entretiens avec les bénéficiaires et partenaires locaux sur les sujets de population et développement en contexte de crise violente et plus particulièrement de la résilience des jeunes et de femmes.


Le Directeur régional à l'écoute de bénéficiaires victimes de violences  ©YouriLenquête/UNFPA WCARO
 

Pour permettre aux populations de ces localités de faire face à l’ensemble de ces urgences le Bureau Pays de l’UNFPA au Cameroun a développé plusieurs réponses, qui ont porté sur deux axes :

La Santé Reproductive, la planification familiale et la lutte contre les violences basées sur le genre PF/VBG. Pour cet axe Environ 4 000 personnes (femmes en âge de procréer, femmes enceintes, adolescentes et jeunes) bénéficiaires des services de PF/SR dans les aires de santé de Minawao, Hina, Zamai, Gadala (FP2020). Cette intervention constituait une réponse directe à la crise humanitaire, grâce à des financements CERF et FP2020. En 2018 (SR/PF/VBG/Santé mentale) près de 20 787 déplacés internes et réfugiés hors camps et retournés ont bénéficié de services dans les 3 départements (6 DS) les plus touchés (CERF santé)

Le Directeur Régional a également insisté sur l’importance du projet de résilience des jeunes faces à l’extrémisme violent que le bureau Cameroun déroule.