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Chamsiya Tahirou, est née dans le village d’Ardawa, de la commune de Jiratawa à 600 kilomètres de Niamey, la capitale du Niger. Dans sa famille, les études ne sont pas prioritaires. Elle décide donc de quitter l’école en classe de CE2. Plus tard elle a rejoint une école coranique. Dans ce pays, seulement 0,3% des filles terminent le secondaire, et 50,9% abandonnent en primaire.

Elle a réussi à éviter un mariage précoce pour lequel elle n’était pas consentante lorsqu’elle avait 17 ans. « Heureusement pour moi et les filles de ma génération, dans mon village, nous avons le droit de dire NON au mariage des enfants » déclare Chamsiya. Cet état de fait n’est pas courant en zone rural au Niger. Son village fait exception grâce aux multiples programmes de sensibilisations déroulés par UNFPA. Au Niger 76,3% des filles sont mariées avant 18 ans.

« Heureusement pour moi et les filles de ma génération, dans mon village, nous avons le droit de dire NON au mariage des enfants »


Chamsiya Tahirou a aujourd'hui 21 ans.

Après cette tension, elle a décidé de rejoindre un « espace sûr » pour bénéficier d’un projet d’alphabétisation, à l’issu duquel elle a été orientée au centre de formation professionnel de Maradi. D’après Mme Halima Ibrahim directrice du centre « notre établissement accueille 240 filles non scolarisées formées à des métiers générateurs de revenus », notamment « la couture, la réparation de moto, l’élevage et électricité, entre autres ». La liste n’est pas exhaustive.

« notre établissement accueille 240 filles non scolarisées formées à des métiers générateurs de revenus »


Mme Halima Ibrahim directrice du centre de formation aux métiers de Maradi II

Après une formation de deux années, Chamsiya a acquis des compétences mécaniques pour la réparation des motos, aujourd’hui elle voudrait aller de l’avant dans sa vie et se prendre en main. C’est grâce à l’initiative adolescentes « Illimin » que Chamsiya a pû avoir une seconde chance. Cette initiative est une réponse du gouvernement, avec l’appui de UNFPA et le financement des bailleurs aux problématiques du mariage d’enfants, d’abondons scolaires et de faible accès aux services de planification familiale.

 

Lancée en 2013, elle privilégie la participation et le dialogue familiale et communautaire afin d’associer les parents, les hommes, dans la lutte contre les mariages précoces et forcés et dans la promotion de la santé de la reproduction. L’objectif final est de contribuer à changer les comportements des filles, des familles et des communautés en matière de mariages d’enfants et de grossesses précoces.

Les adolescentes victimes de mariages forcés sont d’abord récupérées par UNFPA et orientée vers un espace sûr. Sur place elles suivent des cours d’alphabétisation mais aussi en compétences de vie, santé sexuelle et reproductive, genre et droits humains. Les cours de santé reproductif ont permis de faire passer l’usage de moyens de planification familiale chez les adolescentes bénéficiaires de 4,1% en 2013 à 33,3% en 2018. Un bon très significatif lorsque l’on sait que la moyenne nationale chez les adolescentes est de 4.3%. Déjà 220.771 personnes ont bénéficié de dialogues communautaires et 132.715 adolescentes ont fréquentés les 1.358 espaces sûrs crées.


Chamsiya en compagnie de ses camarades dans l'atelier de formation en mécanique.