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A bidjan (Côte d'Ivoire) La Côte d'Ivoire est devenue, le 11 juillet 2013, le 40ieme pays africain à lancer la Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) avec des engagements forts du gouvernement et des principaux acteurs de cette initiative pour s'assurer que «aucune femme ne meurt en donnant la vie en Côte d'Ivoire ".

La Côte d'Ivoire, qui enregistre 614 décès pour 100.000 naissances vivantes (EDS 2012), a marqué l'événement sous le thème « Investir dans la santé maternelle pour qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie"  dans une Côte d'Ivoire émergent d’ici 2020".

Le pays compte œuvrer essentiellement à : (i)Rechercher l’engagement et le leadership politiques à l'échelle nationale; (ii) Améliorer la prise de conscience de la population, des leaders d’opinion et des décideurs sur la question des droits des femmes à la santé de la reproduction pour la promotion de la maternité à moindres risques; (iii) Accroître la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des services de santé maternelle et néonatale de qualité.

La campagne nationale a été lancée par la Première Dame Dominique Ouattara, qui est bien connu pour ses activités humanitaires et son concours dans les questions relatives aux enfants et aux femmes par le biais de sa fondation, Children of Africa, dont les activités sont mises en œuvre non seulement en Côte d'Ivoire mais aussi dans toute l'Afrique, notamment au Gabon, en Centrafrique, au Burkina Faso et au Madagascar.

Dans son discours d'ouverture dans la salle du palais des congrès d’Abidjan qui a refusé du monde, Mme Ouattara a rappelé que «la santé maternelle est une question de survie collective."

La CARMMA ne réussira que « grâce à notre adhésion collective et aux soutiens des partenaires », a-t-elle dit, exhortant les femmes de faire les consultations prénatales, de se soumettre au test du VIH et d’accoucher dans les centres de santé afin de sauver leur vie et celle de leur bébé.

D’un autre côté, Mme Ouattara avait, en juin 2013, posé la première pierre d’un hôpital de 110 lits, l’hôpital « Mère –Enfant » de Bingerville sous l’égide de sa fondation et d'autres partenaires financiers. L’établissement de santé ouvrira ses portes en décembre 2014.

S'exprimant au nom du système des Nations Unies, la représentante du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Suzanne Konaté Maïga, a félicité le Gouvernement ivoirien pour avoir décrété 2013 «l’Année de la Santé ».

Elle a exprimé sa confiance totale que les engagements pris par le Gouvernement ivoirien seraient traduits en actes, réitérant l’engagement du système des Nations Unies à soutenir le Gouvernement pour la réussite de la Campagne et de contribuer à la réalisation de l'Objectif du Millénaire pour le Développement 5 (OMD 5).

Le Premier ministre ivoirien, M. Daniel Kablan Duncan, a pour sa part, rappelé les engagements du Gouvernement ivoirien en matière de santé maternelle et infantile contenus dans le Plan National de Développement (PND) 2012 – 2015, notamment un important projet d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale dans l’objectif de réduire le nombre de décès maternels d’environ 70 % sur la période 2013 à 2015. D’un coût global de 85,6 milliards de F CFA, le projet bénéficie de la contribution de 38,5 milliards de F CFA du système des Nations Unies.

Le ministre de la Santé et de la lutte contre le sida, Dr Raymonde Goudou Coffie, a fait un plaidoyer pour des investissements en faveur de la santé maternelle tout en rappelant quelques progrès réalisés par le pays dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Il s'agit notamment de la gratuité générale puis ciblée (à la mère et à l’enfant) des soins de santé, la réorganisation des services de santé pour une meilleure disponibilité et accessibilité à des soins de SR de qualité.

Lors d’une pause, les invités ont été divertis avec de la musique et un sketch par les meilleurs artistes comédiens du pays sur le thème du jour, mettant en exergue le faible pouvoir de décision des femmes ; le désintérêt des hommes pour la promotion de la santé de la femme, la faible pratique de la planification familiale, l’accessibilité géographique et financière difficile aux infrastructures sanitaires ; l’insuffisance d’équipement et matériels...

Outre les engagements pris par le gouvernement à travers le Premier Ministre, le Ministère de la Santé ainsi que le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, des acteurs clés ont pris et signé des engagements pour la réalisation de l'objectif de la CARMMA. Ce sont la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) - les Associations des Sages-femmes et Infirmiers de Côte, et la Confédération des Associations sportives féminines.

Lancé au niveau continental en 2009 par l'Union africaine avec l'appui de l’UNFPA, la CARMMA est une initiative, impulsée par les pays, destinée à réduire la mortalité maternelle de 75% d'ici 2015, comme le recommande l'OMD 5.

"L'UNFPA travaille sur le terrain à réduire la mortalité maternelle dans plusieurs pays africains. Nous avons lancé la CARMMA en collaboration avec l'Union africaine parce que nous avons les moyens techniques pour accélérer le mouvement vers la réduction de la mortalité maternelle sur le terrain, » a déclaré plus tôt cette année le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr Babatunde Osotimehin.

Bien que le lancement  a été reporté à plusieurs reprises depuis 2010 en raison des bouleversements socio-politiques que le pays a traversé, Mme Suzanne Konaté Maïga a souligné que «la Côte d'Ivoire est le 40ème pays à lancer la CARMMA, elle sera au rang des premiers à l’arrivée! "

Il est à noter que deux jours avant l'événement, 454,826 femmes âgés de 19 à 40 ans ont reçu des SMS tels que: «Avec Orange, UNFPA et le Ministère de la Santé, soutenons l'accouchement à la maternité et la planification familiale pour réduire la mortalité maternelle » ; « Avec Orange, UNFPA et le Ministère de la Santé, cultivons les bons réflexes: accoucher à la maternité et planifier les naissances sauvent des vies ».

Les prochaines étapes sont le lancement de la CARMMA dans les 18 régions et des districts sanitaires du pays et le suivi des actions.