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Abidjan, Côte d'Ivoire - Une centaine de parlementaires africains d’environ 40 pays ont, dans la « Déclaration d’Abidjan  », affirmé que la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) et son intégration dans l’agenda du développement mondial après 2015 sont essentielles pour éradiquer l’extrême pauvreté et assurer le développement durable.

Les parlementaires se sont engagés à soutenir le rapport mondial de l’examen de la CIPD au-delà de 2014 et à prendre des mesures législatives pour la mise en œuvre des principaux résultats dudit rapport dans leurs pays respectifs, notamment en matière de dignité et droits humains, de santé y compris l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive, de résidence et mobilité, de gouvernance ainsi que de données.

Ils se sont également engagés à utiliser la Position commune africaine sur le programme de développement post-2015 pour parler d'une seule voix et d'agir ensemble pour s'assurer que la voix de l'Afrique soit entendue et pleinement intégrée dans le programme de développement mondial.

 

La « Déclaration d’Abidjan » a été lue par Mme Joselyne Gahimbare du Burundi, à la clôturé la deuxième assemblée générale du Forum des Parlementaires Africains sur la Population et le Développement (FPA) tenue à Abidjan du 16 au 19 mars 2014.

A l’ouverture de la rencontre, le ministre Ivoirien du Plan et du Développement M. Albert Mabri Toikeusse a appelé à un consensus général autour des questions liées à la population. «Les Etats africains se sont engagés, en 1994 au Caire à mettre en œuvre des reformes et programmes en vue de réaliser la croissance économique prenant en compte toutes les variables démographiques. Des progrès ont été réalisés, mais beaucoup reste à faire. Il faut poursuivre inlassablement nos efforts et tenir les engagements de la CIPD dans la mise en œuvre des programmes d’actions après 2014 ».

Pour M. Toikeusse, il faut « accompagner la réalisation du dividende démographique dans les pays africains afin d’obtenir une population active plus importante. Ce travail doit se faire sur la base de statistiques actualisées et fiables, c’est pour cela que le Gouvernement vient de démarrer le 4ème Recensement général de la population et de l’habitat en vue d’apporter des chiffres à jour sur les caractéristiques de notre population».

Selon le Président du FPA, Dr Chris Baryomunsi de l’Ouganda, la  responsabilité première des représentants du peuple est de déterminer l’avenir des populations car leurs décisions responsables contribuerons à créer les conditions nécessaires à la protection de la dignité et des droits humains « …Nous ferons en sorte que l’engagement et la volonté politique pour la population et le développement soit une réalité en Afrique », a-t-il assuré.

Au cours de leurs travaux, les parlementaires ont traité des questions relatives à la vie du Forum en adoptant les statuts, renouveler le comité exécutif avec à sa tête Chris Baryomunsi comme président et Mme Marie-Rose Nguini Effa du Cameroun comme vice-présidente. Toutes les sous- régions sont représentées dans le comité exécutif: la Côte d'Ivoire et le Cap-Vert pour l'Afrique de l'Ouest; le Swaziland et la Zambie pour l'Afrique australe; la Tanzanie et l'Ouganda pour l'Afrique de l'Est; et le Cameroun et le Tchad pour l'Afrique centrale.

Ils ont également renforcé leurs capacités et échangé sur le leadership et le management ; le processus de la CIPD au-delà de 2014 y compris les résultats de l’examen mondial de la mise en œuvre de la CIPD et la position commune africaine sur l’agenda de développement post-2015 ; l’expérience du forum des parlementaires européens sur la population et le développement (EPF) représenté par sa présidente la baronne Jenny Tonge ; les outils de plaidoyer dans le cadre de la CIPD au-delà de 2014 et de l’agenda du développement post-2015.

Les parlementaires se disent mieux armés pour participer à la prochaine conférence internationale des parlementaires pour la CIPD de Stockholm, du 23 au 25 avril 2014 et s’impliquer dans les processus en cours de la CIPD au-delà de 2014 et de l’agenda du développement post-2015.

Au nom de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population), M. Constant-Serge Bounda, chef du bureau de liaison de l’UNFPA auprès de l’Union Africaine a invité M.Soro à soutenir la Déclaration d’Abidjan afin de positionner les aspirations du continent au niveau mondial et maintenir les questions de population et de développement au coeur des préoccupations tant au niveau national, régional que global.

«Ce forum vient d’accoucher d'une Déclaration forte, reflet de votre ambition de porter ensemble les couleurs du continent sur les questions aussi importantes que l'agenda de la CIPD post 2014 et de celui de l'agenda post-2015 sur le développement. L'Afrique a les moyens de sa politique avec la Déclaration d'Addis Abeba sur la population et le développement et la Position commune africaine sur l'agenda post-2015 adoptées par nos Chefs d'Etat pour que nous parlions tous d'une seule et forte voix », a-t-il souligné.

M. Bounda a ajouté qu’aucune « de nos femmes, soeurs, filles ne doit mourir en donnant la vie. C’est un impératif moral pour tous et nous comptons sur vos voix fortes et vos actions pour que le développement humain et le bien-être social et économique soient une réalité palpable sur notre continent.»

M. Lucien Kouakou, Directeur régional Afrique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale ( IPPF) a salué le succès de la rencontre et exhorté les parlementaires à mettre en place des forums nationaux. « Que serait un forum régional si à la base il n’y a pas de forums nationaux qui fonctionnent sur le terrain ? » a-t-il souligné.

A la demande des parlementaires , le Président de l`Assemblée nationale de Côte d’Ivoire M. Guillaume Soro, qui aprésidé la cérémonie de clôture, a accepté d’être leur Ambassadeur. « Le Forum, nous devons tous en convenir, constitue une plateforme d’échanges et de partage d’expériences qui contribue à renforcer l’adhésion, la mobilisation et la participation active des Parlementaires dans le processus de développement économique et social de leurs pays respectifs » (…), a-t-il dit.

 « Je suis particulièrement heureux que les parlementaires africains aient choisi d’avoir une position commune pour les négociations à venir sur la Conférence Internationale sur la Population et le Développement au-delà de 2014 et le Programme de développement pour l’après-2015. » a-t-il poursuivi.

L’occasion a été saisie pour procéder au lancement officiel du Réseau Ivoirien des parlementaires sur la population et le développement présidé par la députée Mariame Traoré.

Créé à Johannesburg en décembre 2012, le FPA travaille à promouvoir le Programme d'action de la CIPD et les questions de population et développement en général. Il remplace le Forum Africain et Arabe des Parlementaires pour la population et le développement (FAAPPD) créé en 1997 et dissous pour insuffisance de résultats lors de la conférence internationale des parlementaires d’Istanbul de 2012 pour faire place à un forum africain (Afrique subsaharienne) et un forum des Etats arabes.

A titre de rappel, cinq autres forums régionaux de parlementaires sont en place : l’AFPPD en Asie, l’EPF en Europe, l’IAPG dans les Amériques et FAPPD pour les Etats arabes.

L’assemblée générale d’Abidjan a été organisée avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et le soutien logistique et technique de son partenaire l’IPPF. Le gouvernement japonais fournit un appui financier aux forums des parlementaires via l’UNFPA.