5èmes Rencontres Urologiques de Dakar : l’IFRU-SF et l’UNFPA pour la considération de la fistule obstétricale et des cancers comme des problématiques de santé publique.
Le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) Monsieur Abdoulaye Diouf SARR, a procédé le vendredi 13 Avril 2018 à l’ouverture officielle des 5èmes Rencontres Urologiques de Dakar, à Somone, en présence de Madame Béatrice Mutali Deputy Director du bureau régional de l’UNFPA en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Les 5èmes Rencontres Urologiques de Dakar organisées par l’Institut de Formation et de Recherche en Urologie & Santé Familiale (IFRU-SF) en partenariat avec le bureau régional du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), réunissent à Somone des experts nationaux et internationaux sous les thèmes de la fistule obstétricale et des nouvelles techniques de prise en charge des Cancers. L’édition de cette année constitue un plaidoyer pour considérer la réparation des fistules obstétricales et les techniques de pointe de traitements des cancers comme des problématiques de santé publique. L’objectif est de favoriser d’avantage l’engagement des Etats pour l’éradication de ces deux fléaux.
Plusieurs experts nationaux et internationaux venus des Etats Unis, de la France, d’Angleterre et des pays africains participent à ces rencontres urologiques de Dakar afin de favoriser l’échange de bonnes pratiques et d’expériences dans les traitements contre la fistule obstétricale mais aussi les nouvelles techniques de prise en charge des cancers.
L’éradication de la fistule obstétricale constitue une priorité pour l’UNFPA depuis que celle-ci a lancé en 2003 la Campagne Mondiale d’Elimination de la Fistule. Cependant dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre les défis sont nombreux. La fistule obstétricale demeure une très grande préoccupation dans les pays en développement où on estime que plus de 2 millions de femmes et de filles en sont victime. En Afrique de l'Ouest et du Centre, la maitrise des données sur la question constitue un premier défi.
En effet, le nombre exact de femmes atteintes de Fistule Obstétricale est peu connu bien que les dernières estimations sont à près d’1.000.000 avec 46% au Nigeria. Le taux d'incidence se situe autour de 30.000 nouveaux cas par an. La fistule, le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations génitales féminines sont toutes liées entre elles. Ces fléaux ont tous en commun l'inégalité entre les sexes et des normes sociales, les violations graves des droits et de l'intégrité des filles et des femmes et surtout à leur autonomisation. Le mariage des enfants est en plein essor en Afrique et particulièrement en Afrique de l'Ouest où plus de 40 % de filles sont mariées avant leur 15ème anniversaire. Les mutilations génitales féminines en Afrique de l'Ouest par exemple affectent 44% des filles âgées de 15 à 19 ans.
URODAK 2018 et l’UNFPA appellent à la matérialisation de l’Appel des Premières Dames de Niamey 2017 qui invite les Etats à consacrer au moins 03 % de leur budget pour la lutte contre les complications sanitaires maternelles et néonatales. La mise en œuvre des recommandations des ateliers de la rencontre technique régionale de mobilisation des ressources contre la fistule qui s’est tenue du 5 au 7 Mars 2018 à Banjul constituera également une étape cruciale. L’atelier de Banjul qui a formalisé la plateforme régionale de lutte contre la fistule pour faciliter l’interconnexion entre Etats, bailleurs de fonds, partenaires techniques mais également la société civile est les communautés concernées par ces fléaux. Il est aussi essentiel en plus de la prévention, du traitement et de la réinsertion des victimes d’inclure les aspects liés à la coordination régionale de la lutte mais aussi à la protection des droits humains et de la sensibilisation contre les causes indirectes à savoir : les mariages précoces, les mutilations génitales féminines et les violences basées sur le genre.
Le Congrès de cette année a été précédée d'ateliers de formations pratiques pour les médecins urologues, cancérologues et gynécologues à l’Hôpital Général de Grand-Yoff les 10 et 11 Avril. Par ailleurs, la place de l’infirmier(e) dans l’Urologie moderne a été passée en crible sous la férule de surveillants de Service d’Urologie d’hôpitaux du Sénégal, d’infirmiers de bloc opératoire et autres Directeurs d’école de formation pour infirmiers et sages-femmes.
Un rappel sur les bonnes pratiques dans le sondage urinaire a été fait pour les techniciens de santé afin de leur donner les outils nécessaires pour une meilleure prise en charge des patients. Le grand congrès URODAK se tient toutes les années paires, ponctué par des symposia thématiques les années impaires.