Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

« Ici, donner la vie n’est plus une épreuve » : Des femmes témoignent de l’impact d’un projet vital dans la ceinture sahélienne du Tchad

« Ici, donner la vie n’est plus une épreuve » : Des femmes témoignent de l’impact d’un projet vital dans la ceinture sahélienne du Tchad

Actualités

« Ici, donner la vie n’est plus une épreuve » : Des femmes témoignent de l’impact d’un projet vital dans la ceinture sahélienne du Tchad

calendar_today 22 avril 2025

sage-femme qui explique à une dame les méthodes contraceptives
Sage-femme Zara ABSAKINE expliquant à une dame les méthodes contraceptives

« Avant, accoucher ici était une épreuve risquée. Il n’y avait pas toujours une sage-femme, et les équipements manquaient. Aujourd’hui, je me sens plus en sécurité. Lors de ma dernière grossesse, j’ai été suivie de près et j’ai accouché sans complications. » — Sadié Djida, 25 ans, jeune mère à Bouloungou, district de Moussoro.

Dans la ceinture sahélienne du Tchad, où les défis sanitaires sont exacerbés par la précarité et l’isolement, le projet « Survie et Développement de l’Enfant » se révèle porteur d’espoir. Financé par la KfW et mis en œuvre conjointement par l’UNFPA, l’UNICEF et le Ministère de la Santé Publique, il intervient dans quatre districts : Moussoro (Barh El Gazel), Mongo (Guéra), Bokoro (Hadjer Lamis) et Mao (Kanem). Son objectif : sauver des vies en réduisant la mortalité maternelle, néonatale et infantile, grâce à un accès accru à des soins de qualité et à une communauté mieux outillée.

Des soins et les services de la santé de la reproduction accessibles pour sauver des vies 

Le projet a permis le déploiement des sages-femmes qualifiées, la dotation en équipements médicaux et intrants essentiels, et la formation continue du personnel soignant. L’impact est tangible : à Barrah, Zamzam Hissein Idriss, 20 ans, a non seulement adopté une méthode contraceptive, mais a aussi convaincu dix autres femmes de faire de même. « On en parlait peu ici. Maintenant, nous savons que planifier ses grossesses, c’est protéger sa vie et celle de ses enfants. »

Les sages-femmes constituent la pierre angulaire de ce projet. Fatimé ABAKAR ABDOULAYE, sage-femme au district sanitaire de Moussoro, partage son expérience : « Grâce aux sessions de renforcement de capacité et aux équipements reçus, nous sommes mieux préparées à gérer les accouchements compliqués, les consultations postnatales et  la planification familiale. Le projet nous a donné les moyens d’agir rapidement pour sauver des vies. »

sage femme et patiente
Mariam Adoum Torala, Sage-femme, avec sa patiente venue prendre les produits contraceptifs au centre de santé de Bardangal, district de Mongo

L’impact de leur travail est confirmé par les communautés. Dakou Mahamat, une jeune mère de 35 ans avec cinq enfants, a récemment franchi les portes du centre pour solliciter des conseils sur la planification familiale. « Grâce aux explications claires de la sage-femme Kadidja, j’ai compris l’importance de l’espacement des naissances. Ce projet m’a donné les outils pour faire des choix éclairés sur ma santé reproductive. »

De son coté, Fatimé Moustapha, mère de 4 enfants declare “J’ai été sensibilisée par la sage-femme sur la planification familiale lorsque j’ai accouché ici au centre de santé il y a 4 mois. C’est important faire la planification familiale pour son propre bien et pour le bien être familiale” 

Un engagement local pour des résultats durables

Les responsables sanitaires locaux confirment que les avancées de ce projet a permis d'améliorer la qualité de l’offre des services de la santé maternelle et infantile. Dr OUFALBA MOUNONE Hervé, Médecin Chef du district (MCD) sanitaire de Mao témoigne que le projet a permis une nette amélioration de la prévalence contraceptive qui est passé de 8% à 12%. Selon le MCD de Mao, le nombre de consultations prénatales et postnatales a augmenté, tout comme l’accès aux services de planification familiale. Cet accompagnement a renforcé les capacités des agents de santé et permis une meilleure prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés. 

point focal santé de la reproduction
Danbé Wassou, point focal santé de la reproduction dans le district de Mao, expliquant les succès du projet.

Danbé Wassou, point focal santé de la reproduction, souligne la disponibilité accrue des services de santé reproductive, le suivi rapproché des femmes enceintes et l’augmentation de l’utilisation des méthodes contraceptives. Il plaide aussi pour la pérennisation du projet : « Ces progrès sont réels. Mais il faut les consolider. Les femmes en milieu rural ont encore besoin d’accompagnement. »

La mobilisation communautaire : un levier puissant

Il est important de souligner que le projet accorde une place centrale aux activités de sensibilisation et de mobilisation communautaire, offrant ainsi aux sages-femmes un rôle clé au-delà des murs des centres de santé. Grâce à leur proximité avec les communautés, elles accompagnent les femmes dans une meilleure compréhension des enjeux liés à la santé reproductive, brisant les tabous et favorisant des choix éclairés. Leurs actions contribuent concrètement à réduire les grossesses rapprochées et à renforcer l’autonomie des femmes dans la gestion de leur santé et de leur avenir.

Le projet « Survie et Développement de l’Enfant » démontre qu’avec des ressources adaptées et une synergie forte entre les acteurs, il est possible de transformer en profondeur les conditions de vie des populations les plus vulnérables. Les résultats positifs observés dans les quatre districts sanitaires de la ceinture sahélienne sont porteurs d’espoir : celui d’un avenir où la mortalité maternelle et infantile recule grâce à des services de santé de plus en plus accessibles, efficaces et centrés sur les besoins des femmes et des enfants.

sage femme
Sage-femme TELBEY Abdramane GALMAI, tenant le plateau des produits contraceptifs

Cette initiative conjointe de l’UNFPA, de l’UNICEF et du Ministère de la Santé Publique, soutenue par la KfW, incarne une dynamique durable de changement. Pour les communautés de la ceinture sahélienne, elle représente bien plus qu’un projet : elle symbolise l’espoir d’un quotidien plus sûr, d’un avenir plus serein. Poursuivre et étendre ce projet est donc essentiel pour consolider les acquis, éviter tout recul et continuer à sauver des vies.