“Si le mentorat est réalisé avec efficacité, cela nous permettra d'accélérer la réduction de la mortalité maternelle et infantile. C’est pour cela que je voudrais inviter les gouvernements et les autres partenaires à s’impliquer dans l’approche du mentorat pour la réduction de la mortalité maternelle”.Barry Ramata, sage-femme à la maternité de l’hôpital régional de Labé, en Guinée après sa participation à la session …

Avec une population de 403 millions de personnes réparties dans 23 pays  dont la majorité est jeune, le ratio de mortalité maternelle est beaucoup trop élevé : 679 sur 100 000 naissances vivantes; en Afrique de l’Ouest et du Centre, comparé à 407 pour 100 000 en Afrique de l‘Est et Australe et 162 dans les pays arabes. En 2020, environ 198 000 femmes sont décédées des suites de complications liées à la grossesse et à l’accouchement en Afrique. Convaincu de l’impact des sages-femmes pour venir à bout de cette tragédie, l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) a initié des actions stratégiques pour améliorer les soins de santé maternelle et néonatale. Parmi ces initiatives, le mentorat clinique se distingue comme une solution innovante, concrétisée à travers la formation des sages-femmes et maïeuticiens de la région. 

L’objectif du mentorat est de développer une masse critique de maîtres-mentors qui, à leur tour pourront former d’autres sages-femmes et maïeuticiens mentors permettant ainsi de répondre au gap de la qualité des soins de santé maternelle et néonatale dans notre région et de réduire le risque pour les femmes de mourir en donnant la vie.

Grâce à l’engagement de l’UNFPA, le mentorat clinique s’impose comme une réponse stratégique aux défis de la santé maternelle et infantile. Cette approche promet de transformer les soins de santé pour des milliers de femmes et d’enfants dans la région. C’est dans cette optique que l’École Nationale Supérieure des Sciences de la Santé (EN3S) de Nouakchott a été identifiée comme Centre Régional d’Excellence pour abriter la formation des maîtres mentors. Avec le soutien du Bureau Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WCARO), qui a permis la tenue réussie de la toute première session.  Un réseau solide de mentors a été constitué, capable de transmettre leur expertise et de renforcer les compétences des sages-femmes sur le terrain.

L’École Nationale Supérieure des Sciences de la Santé (EN3S), une référence dans la région

Grâce à ses infrastructures modernes, elle offre un cadre idéal pour le mentorat clinique, garantissant ainsi une formation de qualité conforme aux normes internationales.

L’établissement dispose d’équipements adaptés, des salles de classe équipées de sonorisation et de vidéoprojecteur, des salles de simulation clinique équipées de mannequins haute fidélité permettant de recréer des situations d’accouchement réalistes. Ses laboratoires spécialisés offrent aux étudiantes l’opportunité d’acquérir les gestes techniques essentiels avant leur mise en pratique en milieu hospitalier.

En plus de ses infrastructures, l’EN3S peut compter sur un corps professoral composé de gynécologues, de sages-femmes cliniciennes et de mentors expérimentés, nationaux et étrangers qui assurent un encadrement rigoureux et un suivi individualisé des maîtres mentors. Au cours des formations, les candidats bénéficient également d’un accès direct au service de gynécologie et d’obstétrique de deux grands hôpitaux de Nouakchott disposant chacun d’espace pouvant servir de laboratoire de compétence pour la mise en situation réelle des apprenants.

L’EN3S adopte une approche pédagogique innovante axée sur l’apprentissage par la pratique et l’évaluation continue des compétences. L’objectif est de former des maîtres-mentors hautement qualifiés, capables de contribuer efficacement à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Des témoignages inspirants de participants satisfaits qui saluent l’impact transformateur de la formation

Roghaya Diawara, sage-femme spécialiste en pédagogie et responsable de l’unité de formation au Programme National Santé de la Reproduction en Mauritanie :

C'est une formation qui est très importante. Nous avons reçu un bon encadrement qui va nous servir à  former d'autres mentors ici en Mauritanie, pour que ces mentors puissent aussi à leur tour mentorer des jeunes sages femmes ou des sages-femmes moins expérimentées. Ce qui permettra d’améliorer la qualité des soins au profit des populations servies dans les structures de santé. Je souhaite vraiment que le mentorat passe à l'échelle dans toutes les régions de la Mauritanie pour que nous ayons des mentors qui vont partager leurs compétences avec les sages-femmes sur le terrain.

Sari Serge, administrateur de programme au Burkina Faso :

“Nous avons acquis des connaissances pour pouvoir mettre en œuvre et renforcer vraiment le mentorat dans notre pays. C'est l'occasion pour nous en tout cas, de remercier l’UNFPA et les autres partenaires. Cette formation nous permettra de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans notre pays et dans la sous-région”

Khadijetou Mint Tolba, enseignante à l’EN3S:

Cette formation est d’une grande importance, car elle permet de soutenir les sages-femmes, de renforcer leurs capacités, tout en leur offrant davantage de confiance en elles-mêmes. C’est la première fois qu’une telle formation est organisée en Mauritanie, avec la participation de plusieurs pays africains, notamment d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. Chaque participante a apporté son expertise, ce qui nous a permis d’échanger et de partager nos expériences avec nos consœurs sages-femmes dans les centres de santé locaux et en région

Ahanhanzo Gléglé Clarisse, responsable national des soins infirmiers obstétricaux au Bénin :

Le mentorat qui est une approche novatrice permet à la sage-femme aînée, expérimentée d’aider la jeune collègue, ensemble pour qu’elles puissent donner des soins de qualité, sauver la vie de la mère et de l'enfant afin qu'aucune femme ne meurt en donnant la vie, que les bébés naissent en bonne santé et que le père et la communauté soient heureux

Par ailleurs, il faut rappeler que l’EN3S de Mauritanie a identifiée des formateurs qui ont joué un rôle essentiel dans la transmission des connaissances et le renforcement des capacités des futurs mentors, comme en témoignent leurs expériences enrichissantes pour que le mentorat soit une réalité dans ces différents pays qui ont pris part à cette session. 

Awa Zerbo, Burkina Faso, formatrice invitée par l’EN3S 

Si nous arrivons à développer les compétences de ce pool de formateurs, nous sommes sûrs que ces maîtres formateurs, une fois rentrés chez eux, feront tache d'huile pour que nous puissions avancer ensemble  dans tous ces pays couverts par WCARO. Je profite de cette opportunité pour dire merci au bureau régional de l’UNFPA qui a accompagné l'EN3S de Mauritanie, un centre d’Excellence fonctionnel avec des équipements et de laboratoires de qualité, adaptés aux besoins de la formation pour aider à standardiser les compétences.