Ouagadougou, Burkina Faso. Venus de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, une trentaine d’experts de la santé maternelle et de la reproduction se sont réunis du 6 au 8 avril 2016 pour valider les outils destinés à l’Evaluation rapide des soins obstétricaux et néonataux d’urgence (ER/SONU) permettant d’offrir des soins de qualité aux femmes et aux nouveau-nés.
Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, les niveaux de mortalité maternelle et néonatale, respectivement estimés à 590 pour 100 000 naissances vivantes et 45 pour 1000 naissances vivantes, restent très élevés en Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour inverser cette tendance, il est indispensable d’offrir des soins de qualité à la femme et au nouveau-né, notamment en situation d’urgence obstétricale, et d’évaluer régulièrement ces soins.
En 2015, afin de répondre à ce besoin d’évaluation, l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, a convié des experts et responsables de la santé maternelle à Nouakchott, Mauritanie, pour développer un modèle rapide d’évaluation des SONU au cours d’un atelier.
A la suite de cet exercice, un test a été conduit la même année dans trois pays, à savoir le Cameroun, le Niger et le Tchad. Il s’agit d’un ensemble de questions élaborées pour vérifier que les centres de santé, le personnel, les équipements et les médicaments sont adaptés et prêts pour réagir efficacement et dans les délais face à des complications « pendant la grossesse, pendant et après l’accouchement », a indiqué Dr Nestor Azandégbé, conseiller régional en santé maternelle pour l’UNFPA en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Gain de temps et d’argent
Les résultats du test ont permis de confirmer la pertinence, la fonctionnalité, la rapidité (2 à 3 mois) et l’efficacité à moindre coût (en moyenne 100 mille dollars américains) des outils pour l’évaluation rapide des SONU, contre 400 à 500 mille dollars américains pour les outils initiaux utilisés jusque-là avec une durée d’un à deux ans.
«Ces outils dont le coût reste abordable aident à raccourcir le temps d’intervention, et à sauver la vie de la mère et de l’enfant en danger. Ce qui relève du mandat de l’UNFPA dans la région», a ajouté le Dr Azandégbé.
Car, la réduction du temps de collecte, d’analyse et d’interprétation des données aide à vite générer des informations fiables qui facilitent la planification et la mise en œuvre des interventions.
«Connaître les atouts de ces outils d’évaluation rapide et savoir comment traduire ces résultats en réponses qui vont nous mener de façon rapide et effective vers des solutions adaptées et adéquates sont ce que j’attends de cet atelier. Car même s’il y a des progrès significatifs en réduction de la mortalité maternelle et néonatale, il reste encore d’énormes efforts à faire» a de son côté noté Ghislaine Ouédraogo, Program Officer à Averting Maternal Death and Disability (AMDD).
Quant à la Représentante de l’UNFPA Burkina Faso, Dr Edwige Adékambi, elle a salué la tenue de cet atelier qui pour elle est d’une importance capitale, car les résultats que vont fournir l’évaluation rapide des SONU vont permettre aux différents gouvernements, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, de prendre des décisions fortes pour réduire le nombre de décès maternels et néonataux dans la région.
Les travaux de l’atelier ont été lancés par le secrétaire général du ministère de la Santé, Robert Kargougou qui a salué cette initiative du bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’ouest et du Centre de doter les pays de la région d’un tel outil. Il a ensuite invité les participants à se familiariser avec l’outil et à se l’approprier pour le compte de leur pays respectif.
Un exercice similaire destiné aux pays anglophones et lusophones est prévu pour mai au Nigeria. A sa suite, le manuel sera finalisé et officiellement lancé dans la région.
Bénédicte Bama/Toé, Unité de Communication, UNFPA Burkina