Communiqué de presse
Abidjan, Côte d’Ivoire – 10 Juin 2019. Le bureau régional de l’UNFPA en Afrique de l’ouest et du centre, organise un atelier régional de formation à l’estimation d’indicateurs à échelle locale. L’atelier qui se déroule à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 10 au 14 juin 2019, a pour objectif de développer les capacités des pays de la région à l’application de l’approche modélisée des techniques SAE. L’estimation portant sur de petites zones (« Small Area Estimation », SAE) a trait au développement de procédures statistiques permettant de produire des estimations avec une grande précision concernant des zones de faible étendue, soit des domaines à échantillons de taille restreinte ou nulle, et ce afin de produire des données à l’échelle locale (province, district, municipalité) pour tous les indicateurs relatifs au dividende démographique.
L’atelier s’appuiera sur une expérience ayant permis de faire des estimations pour chacun des 75 districts du Népal grâce aux résultats de l’Enquête démographique et de santé du Népal de 2011 (EDSN 2011) et du Recensement de la population et de l’habitat de 2011. La technique SAE tire parti des corrélations existantes entre un ensemble de variables communes à l’EDS 2011 et au Recensement 2011 (âge, nombre d’enfants, lieu de résidence urbain/rural, éducation, eau et assainissement, etc.) pour prédire à l’aide de modèle de régression statistique les valeurs correspondantes aux indicateurs relatifs à l’emploi de contraceptifs à l’échelle du district.
Tous les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre abritant une institution de recherche en statistique et disposant de données récentes sur le recensement général de la population et des enquêtes nationales sur les questions de population prennent part à cet atelier de formation. En effet, Le programme d’action de la CIPD et le Programme mondial à l’horizon 2030 (avec ses 17 objectifs de développement durable [ODD], 160 cibles et 230 indicateurs) font peser sur les systèmes nationaux de statistiques (SNS) une très forte demande en matière de données. Outre le cadre des ODD et la CIPD, l’Union africaine a également adopté son propre cadre de développement : l’Agenda 2063.
Il est donc essentiel que les systèmes de données démographiques et socioéconomiques nationaux puissent mettre en évidence les injustices à la plus petite échelle géographique ou administrative. Ces systèmes doivent aussi assurer la disponibilité et l’utilisation accrues des données ventilées pour guider les interventions dans les zones nécessitant une transformation socioéconomique aux fins du développement durable.
Traditionnellement, le travail de l’UNFPA dans ce domaine s’est centré sur la production de données, en privilégiant les recensements et les enquêtes et, dans une certaine mesure, les registres et statistiques de l’état civil. Cependant, la plupart des pays d’Afrique n’ont que rarement recours aux recensements et autres sources de données pour produire des données démographiques en vue d’éclairer leurs décisions politiques. En particulier, la coordination et l’intégration des différentes sources de données sont particulièrement limitées et doivent donc être renforcées au sein des SNS (Systèmes Nationaux de Statistiques).
Pour répondre à la demande accrue d’estimation à l’échelle locale (province, district et municipalité) relatives aux nombreux indicateurs énoncés dans les cadres internationaux de développement (CIPD, Programme 2030 et Agenda 2063), les SNS doivent développer leur capacité à combiner les données provenant des recensements et des enquêtes afin de produire des estimations pour de petites zones concernant des indicateurs clés systématiquement recueillis par les enquêtes, mais pas par les recensements. Il a été démontré que les progrès récents des outils de modélisation géo spatiale, que l’on qualifie souvent de méthodes d’estimation portant sur de petites zones (« Small Area Estimation », SAE), offrent des avantages significatifs aux gouvernements et aux agences s’employant à atteindre les objectifs de développement. Ces méthodes fournissent en effet des prévisions bien plus précises concernant certains indicateurs.
Par exemple, les efforts visant à faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles exigeront la disponibilité de données ventilées par sexe, à l’échelle locale ou communautaire, concernant les besoins des groupes vulnérables en matière d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. En outre, dans le cadre de l’application de la Feuille de route de l’Union africaine intitulée « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », les pays ont élaboré leurs propres profils de dividende démographique à l’aide d’indicateurs de développement pertinents qui devront faire l’objet d’un suivi à l’échelle locale. Les décideurs ont grandement besoin de ces indicateurs pour planifier, mettre en œuvre, effectuer le suivi et évaluer l’efficacité de leurs politiques.