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Au Centre d'écoute du Cameroun, les victimes de la violence bénéficient de soins et d’assistance psychosociale

Au Centre d'écoute du Cameroun, les victimes de la violence bénéficient de soins et d’assistance psychosociale

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Au Centre d'écoute du Cameroun, les victimes de la violence bénéficient de soins et d’assistance psychosociale

calendar_today 22 octobre 2015

Le Centre d'écoute oriente les victimes de violence vers un centre de santé local pour des soins médicaux. Ici, les femmes attendent leur consultation dans un centre de santé au Cameroun © UNFPA Cameroun

YAOUNDE/BATOURI, Cameroun – Comment peut-on consoler la famille d'une adolescente victime de mauvais traitement, ou aider une victime d'agression sexuelle devenue enceinte? A Batouri, dans l'est du Cameroun, ces tâches difficiles sont prises en charge par deux prêtres catholiques, l'abbé Onto Victor et l’abbé Grégoire Assiene, qui ont créé un centre pour venir en aide aux victimes de violences basées sur le genre

Le Centre d'information, d'écoute et d’assistance psychosociale et juridique aux femmes - appelé communément le Centre d'écoute - est dirigé par une équipe de sept prêtres catholiques.

«La doctrine Chrétienne prône la dignité pour tous», a déclaré M. Assiene, 60 ans, qui ajoute: «Personne ne doit subir une telle cruauté de la part de l’Homme.»

Une violence malheureusement récurrente

La violence contre les femmes et les filles est malheureusement monnaie courante dans une grande partie du Cameroun.

Selon le dernier Recensement général de la population et de l'habitat, chez les femmes de 14 à 49, au moins 34 pour cent ont subi une violence physique, 8 pour cent ont subi des violences sexuelles, et 21 pour cent ont subi toutes les deux formes de violence.

Le Centre d'écoute a été créé il y a trois ans dans le diocèse de Batour, et chaque mois, au moins 15 cas sont pris en charge, selon les propos de M. Victor.

 

Les femmes sont orientées vers des professionnels de la santé ou vers la justice, selon la nature de leur cas. Elles reçoivent également des conseils, des soins médicaux et d’autres formes de soutien.

Les soins disponibles ont également été élargis pour intégrer le soutien aux adolescents et aux femmes enceintes souffrant de complications liées à la santé maternelle - comme la fistule obstétricale, une lésion traumatique qui peut se produire  pendant l'accouchement.

Élever le niveau des soins

L’UNFPA a commencé à soutenir le Centre d'écoute en 2014. Au cours de l'année, L’UNFPA a contribué à la formation de 55 travailleurs du Centre, tous basés dans différentes communautés de Batouri. Beaucoup d'entre eux sont actuellement chargés d’initiatives visant à mettre fin à la violence contre les femmes et à aider les survivants.

Avant que l'UNFPA ne soit un partenaire du Centre d'écoute, «au niveau du Centre, nous n’avions pas l’habitude de proposer un soutien psychosocial et de donner des conseils», a déclaré M. Assiene. «Les cas de violence reçus au centre ont été transmis à la police ou au Ministère des Affaires sociales.»

Tout cela a changé, signale-t-il.

 «Au niveau du centre, nous avons réussi à avoir la visite d’un psychologue qui vient deux fois par mois proposer un soutien et des services aux patients.»

Le personnel du Centre a également appris à connaitre les besoins des survivants et la façon de les aborder avec délicatesse.

Renforcer les compétences médicales

Le mois dernier, en partenariat avec ONU Femmes et le gouvernement japonais, L’UNFPA a organisé une formation de deux jours pour 35 agents communautaires, des experts médicaux et juridiques, et des travailleurs de la société civile. Le personnel du Centre d’écoute a participé à l'atelier, qui portait sur les compétences en accompagnement, en orientation médicale et autres moyens de soutien essentiels pour les survivants.

 «Le but de la formation était de renforcer les capacités des participants», a déclaré Angelique Dikoume, une spécialiste du genre au UNFPA».

Le personnel d’organisations qui soutiennent les orphelins et les jeunes en danger faisaient partie des autres participants.

Une enseignante du secondaire, Christine Mayina, a confié que les compétences acquises lui permettront de mieux aider les jeunes vulnérables avec qui elle travaille. «Je me sens plus responsable et plus outillée» a-t-elle déclaré.

 

– Olive Bonga and Regina Zoneziwoh