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25 ans après la Conférence du Caire sur la Population et le Développement, alors que des progrès significatifs sont réalisés dans les autres régions du monde, l’Afrique de l’Ouest et du Centre semble être la plus laissée en rade. Dans un grand nombre de pays, les efforts de croissance économique observés au cours des deux dernières décennies, qui se sont traduits par des taux de croissance économique de l’ordre de 5% par an, sont anéantis par le croît démographique (de l’ordre de 2,7%) qui accentue la pauvreté en amenuisant les revenus par habitant.

 

Au cours de ces cinq dernières années, le Fonds des Nations pour la population a montré son leadership dans la conduite du dialogue politique et la communication autour du dividende démographique afin d’accélérer la mise en œuvre du programme d’action du Caire. En effet, le dividende démographique fait référence à une accélération de la croissance économique qui survient dans un pays lorsque la proportion de la population active est supérieure à celle des personnes n’étant pas ou plus en âge de travailler. 

 

Sa réalisation repose sur des investissements conséquents en faveur de l’autonomisation des femmes et des jeunes, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé de la reproduction, y compris la planification, et de la création d’emplois pour les personnes productives. Le dividende démographique a également un lien étroit avec les nouveaux agendas de développement de la communauté internationale, notamment l’agenda 2030 pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), celui de l’Afrique que nous voulons en 2063 ainsi que le programme d’action de la CIPD.

 

 

Des partenariats stratégiques pour résoudre les problématiques de développement

Le mouvement autour du Projet SWEDD fait des émules.

Le Projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) fait partie des initiatives réussies qui méritent d’être portées à l’échelle continentale. Il s’agit d’un projet régional multisectoriel regroupant sept pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dont  le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, qui y ont investi pour la plupart des ressources propres, en plus du financement de la Banque mondiale, et dont le budget global s’élève à 295 millions USD.

Les bénéficiaires primaires de ce projet sont les adolescentes de 10 à 19 ans. Les activités mises en œuvre dans le cadre du projet SWEDD visent à renforcer les compétences de vie et les connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive, le maintien des filles à l'école; et élargir les possibilités économiques afin de permettre aux filles et aux femmes d'exercer des métiers mieux rémunérés.

La théorie du changement du projet SWEDD est un pilier clé pour soutenir la transition démographique dans la région d'ici 2023. Dans la perspective d’étendre ce projet à l’échelle continentale conformément à une des recommandations des gouvernements lors de la revue de la déclaration d’Addis Abela en octobre 2018 à Accra, les demandes d’adhésion de cinq autres pays sont à l'étude par la Banque mondiale. Il s’agit du Sénégal, du Togo, de la Gambie, de la Guinée et du Cameroun.

L’UNFPA joue un rôle de premier plan dans la coordination régionale du projet, en collaboration avec l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé, et forme des partenariats stratégiques avec plusieurs organismes techniques spécialisés ainsi que le secteur privé avec l’appui de GBCHealth.  Une conversation avec l’Agence Française de Développement a été initiée afin de synchroniser les efforts et rendre les investissements plus efficaces.

 

Partenariat catalytique, Muskoka : la confiance renouvelée

Un autre exemple d’initiative réussie en lien avec le Dividende démographique, est le Fonds français Muskoka (FFM), créé en 2010 par la France, qui permet à quatre agences des Nations unies, l’UNFPA, l’OMS, ONU-Femmes et l’UNICEF dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre[1] de mutualiser leur expertise technique pour mener des interventions à haut impact en matière de santé maternelle, néonatale, infantile et des adolescents.

L’initiative a fait ses preuves notamment en faveur des adolescents sous la direction de l’UNFPA afin de réduire les grossesses adolescentes dans la région grâce au développement d’actions clés telles que l’éducation complète à la sexualité, l’amélioration de la convivialité des centres de santé pour les adolescents et jeunes, l’autonomisation des jeunes... Autre programme phare du FFM, la création et la diffusion de la série télévisée « C’est la vie », première série d’éducation par le divertissement dans la région diffusée sur les chaines nationales ainsi qu’à la radio en français, anglais et langues locales ayant déjà touché  des millions de téléspectateurs et récemment plus de 4 millions d’auditeurs par épisode sur RFI.

Les bons résultats obtenus à travers les sept premières années de mise en œuvre et le plaidoyer conduit par les agences ont permis la poursuite du mécanisme pour un nouveau cycle de 5 ans (2018-2022) pour un montant de 10 million d’euros par an dont 3 million pour l’UNFPA ainsi que l’arrivée du Danemark dans le dispositif. 

 

Pas un pas sans les jeunes, #25Heures de Dakar

Tout dernièrement la Directrice exécutive de UNFPA a pris part aux 25 heures de Dakar organisés par les jeunes de la région. Il en est issu une forte déclaration pour appeler les leaders politiques à prendre en compte les aspirations de la jeunesse lors du prochain sommet de Niarobi.

 

Le bureau régional a d’ailleurs procédé à la documentation de son expérience dans la gestion des partenariats lors des 5 années passées à travers un ouvrage intitulé « Goal 17 ; Le Partenariat : Une démarche privilégiée de l’UNFPA dans la transformation de l’Afrique et du Monde »

 

[1] Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo