La croissance économique observée dans plusieurs pays de l’Afrique ces dernières décennies est trompeuse parce qu’elle n’est ni inclusive ni durable. Les gouvernements africains doivent utiliser les revenus tirés des matières premières pour développer le capital humain notamment celui des jeunes de moins de 30 ans qui représentent 70% de la population, a déclaré en substance le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr Babatunde Osotimehin, à Dakar, au Sénégal.
Le Directeur exécutif de l’UNFPA s’adressait à plus de 500 jeunes délégués venus des 54 pays d’Afrique et de la Diaspora des Amériques et d’Europe pour prendre part au 4ème sommet panafricain des jeunes leaders des Nations-Unies qui s’est ouvert le 13 janvier 2014 à Dakar.
Parlant du chômage des jeunes qui est le thème du sommet, le Directeur exécutif de l’UNFPA a indiqué que le système actuel qui consiste à envoyer les enfants à l’école puis à leur trouver un emploi ne fonctionne plus.
Selon Dr Osotimehin, aucun système économique ne peut absorber tous les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail, ajoutant qu’il faut amener les jeunes à être des entrepreneurs dans leur vie, en tirant profit des progrès de la technologie.
«… Disons aux gouvernements d’utiliser le diamant, l’or et le pétrole pour développer le capital humain. Ils doivent investir dans la santé et l’éducation. Nous devons accroitre l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs y compris la contraception et la planification familiale, » a-t-il dit.
L’UNFPA propose un objectif spécifique pour les jeunes dans l’agenda de développement au-delà de 2015. Cet objectif comprendra l’accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction, l’accès à l’éducation, l’accès aux compétences entrepreneuriales entre autres, a annoncé Dr Osotimehin aux jeunes délégués et aux personnalités présentes parmi lesquelles plusieurs ministres africains et des élus.
Dr Osotimehin a par ailleurs rendu hommage à Madame Aminata Touré, son ancienne collaboratrice à l’UNFPA et salué les progrès qu’elle a accompli en si peu de temps en sa qualité de premier ministre du Sénégal.
Au nom de l’ONUSIDA, Dr Mamadou Diallo, Directeur régional, a souligné avec force que les jeunes sont le moteur de la transformation sociale de l’Afrique et du monde et non un handicap.
Pour sa part, Madame Angela Guimaraes, Vice-Secrétaire Générale du Conseil National de la Jeunesse du Brésil, a apporté le soutien des jeunes de la diaspora des Amériques à leurs homologues africains.
M. Hadjibou Soumaré, Président de la Commission de l’UEMOA, a rassuré les délégués sur l’engagement des Etats membres à promouvoir l’emploi. Il a ajouté que la paix et la sécurité doivent être mentionnées comme condition initiale à la réalisation des objectifs de développement post-2015.
L’artiste sénégalais Baba Maal a soutenu les jeunes à travers une chanson bien à-propos : «Société nouvelle, réalité nouvelle, génération nouvelle, mentalité nouvelle », reprise en chœur.
Enfin, Aminata Touré a affirmé que les jeunes sont les dépositaires de l’émergence du continent. « Le moment est venu d’entreprendre une rupture urgente pour faire des jeunes le présent et l’avenir de l’Afrique ; ceci doit être une priorité dans nos politiques de développement ».
« Le président de la République du Sénégal m’a chargée de vous dire qu’il s’engage à porter vos résolutions au sommet de l’Union Africaine de ce mois de janvier puis à celui de la Francophonie prévu en novembre 2014 et plus tard à la session de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui sera consacrée à l’Agenda du développement post 2015. » a-t-elle annoncé.
Ce sommet, qui se tient du 13 au 17 janvier 2014, est organisé par le Réseau des jeunes leaders d’Afrique et de la diaspora des Amériques et d’Europe pour les OMD (ROJALNU), en collaboration avec l’UNFPA et l’Onusida.
Un des principaux résultats du sommet est l'élaboration d'un document consensuel pour le positionnement de l’emploi et l’acquisition des capacités en matière d’entreprenariat des jeunes dans le cadre des OMD et du cadre conceptuel de l’agenda post 2015.