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« La fenêtre d'opportunité pour exploiter le dividende démographique est limitée dans le temps et exige des investissements immédiats », a déclaré Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, dans son allocution liminaire. Dr Osotimehin a ajouté que des investissements essentiels sur les jeunes, en particulier les adolescentes, doivent être faits en matière de santé sexuelle et reproductive et d'éducation de qualité, ainsi que dans le développement des infrastructures et la bonne gouvernance.

L'Afrique subsaharienne a le potentiel de récolter un dividende de 500 milliards de dollars par an pendant 30 ans si elle met en œuvre des politiques publiques appropriées et des investissements avant ou pendant la transition démographique, a-t-il ajouté. « Il est temps de passer de l'engagement à l'action », a conclu Dr Osotimehin.

La déclaration faite au nom du Secrétaire exécutif adjoint de la CEA, Dr Abdalla Hamdok, relève que l'Afrique connaît une forte croissance économique mais la pauvreté reste élevée. Le continent doit se développer dans l’équité tout en gérant sa population et les changements démographiques en même temps que son développement socioéconomique durable et inclusif. « Pour que l'Afrique bénéficie du dividende démographique, nous devons tirer profit de la structure de sa population et de ses ressources naturelles pour coordonner l'expansion des investissements dans le développement humain et la protection sociale », a indiqué la déclaration.

S'exprimant au nom de Mme Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine, Dr René Kouassi, directeur des affaires économiques à la CUA, a indiqué que la vision de l'Agenda 2063 dans l’édification d'une Afrique prospère et en paix exige de récolter le dividende démographique et d’exploiter le potentiel humain du continent.
L'Afrique a une population importante et en pleine croissance et les jeunes sont au cœur de son avenir. Dans 32 pays africains, plus de 40 pour cent de la population a moins de 15 ans.

Dans un exposé technique, Professeur Eliya Zulu, directeur exécutif de l’African Institute for Development Policy, a fourni les principaux faits et les données sur la structure de la population de l'Afrique et mis en évidence ce qui est nécessaire pour réaliser le dividende démographique. Il a fait état des efforts déployés par certains pays africains pour faire avancer la question du dividende démographique.

Les intervenants et les participants du Dialogue ministériel ont souligné dans leurs interventions que la question du dividende démographique est centrale pour l'agenda du développement de l'Afrique, comme en témoigne l'appel à créer un cadre pour une initiative continentale sur le dividende démographique. Cela a été réaffirmé dans la Position commune africaine sur l'Agenda du développement après 2015 qui positionne le dividende démographique comme un outil essentiel au développement durable de l'Afrique. Reconnaissant les défis posés par le manque de ressources pour bénéficier du dividende démographique, il a été souligné que des efforts supplémentaires doivent être faits pour mobiliser des ressources internes et réduire la dépendance excessive vis-à-vis de l'aide étrangère et l’évasion illégale des fonds du continent.

Les conclusions de ce Dialogue ministériel de haut niveau sont censées constituer une contribution au prochain sommet des chefs d'Etat africains, à la conférence sur le financement international du développement et l'événement de haut niveau sur le dividende démographique qui aura lieu à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.
Le Dialogue a eu lieu dans le cadre de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique en cours à Addis-Abeba. Il a été organisé par l’UNFPA et la Commission économique pour l'Afrique.