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Deux parcours, une lutte : Témoignages poignants de survivantes de la fistule obstétricale

Deux parcours, une lutte : Témoignages poignants de survivantes de la fistule obstétricale

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Deux parcours, une lutte : Témoignages poignants de survivantes de la fistule obstétricale

calendar_today 08 Novembre 2024

Aminata et Zénabou, deux survivantes de fistule obstétricale
Aminata et Zénabou, deux survivantes de fistule obstétricale

Elles s’appellent Aminata, 25 ans et Zénabou, 50 ans. Deux femmes séparées par l’âge mais unies par la lutte contre la fistule obstétricale. Amina a eu la fistule obstétricale à l’issue d’un long et pénible travail alors qu’elle n’avait que 18 ans. Plusieurs années après, c’est toujours avec tristesse qu’elle raconte son parcours du combattant. « Quand le travail a commencé, il n’y avait pas de personnel de santé dans notre village à cause de l’insécurité et on ne pouvait pas non plus aller dans le village voisin à cause des menaces des groupes armés », explique-t-elle.

Finalement c’est au troisième ou quatrième jour qu’elle a pu atteindre  Kaya, dans le chef-lieu de la région. Malheureusement pour Aminata, son bébé n’a pas survécu. Les agents de santé ont réussi à préserver la vie de la maman, mais le long temps de travail avait laissé des séquelles : la fistule obstétricale. Ainsi, un autre combat commençait alors:  Aminata. - 7 années de rejet et d’isolement.  « Je ne pouvais plus m’asseoir avec d’autres personnes, je ne pouvais plus manger avec d’autres personnes ni aller quelque part. Mon mari m’avait rejetée aussi. Je restais seule dans ma maison ». Après plusieurs tentatives de soins  à Kaya, les agents de santé l’ont référé à Ouagadougou dans un centre où elle a eu 5 opérations chirurgicales sans être totalement rétablie. 

De son côté, Zénabou a vécu avec la fistule obstétricale pendant plus de 20 ans. Les deux ont trouvé leur salut à l’Hôpital Protestant Schiphra, partenaire de l’UNFPA Burkina Faso, dans le cadre de la lutte contre la fistule obstétricale. « C’est ici que j’ai été totalement guérie. Quand je suis arrivée, j’ai été bien accueillie. Ils m’ont fait d’autres chirurgies. Aujourd’hui, je me sens bien. J’ai reçu les soins gratuitement », affirme Zenabou.

Aminata, survivante de fistule obstétricale
Aminata, survivante de fistule obstétricale

En plus de soins, les survivantes de la fistule obstétricale bénéficient d’une formation aux métiers dans des domaines comme le tissage,  la couture ou la saponification. A l’occasion de leur sortie de promotion, avec le soutien du Canada, l’UNFPA Burkina Faso a offert des kits d’installation aux 25 femmes et filles survivantes. Pour Zénabou et Aminata, tout comme pour les autres, ces kits d’installation sont essentiels pour leur réinsertion socio-économique. « C’est une nouvelle vie qui commence pour moi. Avec les kits d’installation, je pourrai mener l’activité de tissage que j’ai apprise ici et pourvoir à mes besoins », a confie Aminata.

Zénabou, survivante de fistule obstétricale
Zénabou, survivante de fistule obstétricale

Au Burkina Faso, selon les estimations de l’OMS, la prévalence de la fistule obstétricale était estimée à 16 080 cas en 2019 et l’incidence à 901 cas. Depuis 2013 l’UNFPA Burkina Faso est engagé dans la campagne mondiale pour l’élimination de la fistule. En 2022, sous le leadership du Ministère de la santé et de l’hygiène publique, une coalition de Partenaires Techniques et Financiers pour l’élimination de la fistule au Burkina Faso, a été mise en place. Elle a pour ambition de contribuer à l’élimination de la fistule obstétricale.