Agée de 41 ans, Hommel Adeline habite le quartier Dembé dans le 7eme arrondissement de la ville de Ndjamena. Mère d’une fille, Adeline est fille de Salle au Centre National de traitement des fistules de N’Djamena. Une vie aux multiples vicissitudes engendrée par la fistule obstétricale, mais qui aujourd’hui retrouve un sourire.
A L’ORIGINE DU DRAME, LE MARIAGE PRECOCE
A 14 ans, Adeline a ete mariée alors qu’elle était encore une enfant, vivant au village Mbidakia avec son oncle. Ce dernier l’a remis à un homme contre son consentement. « J’ai été forcée pour être remise en mariage par mon oncle qui m’a ligoté et a promis me tuer si je n’obéis pas à sa décision » A peine avait elle 14 ans, elle est tombée enceinte et a donné naissance à une petite fille. Comme il fallait le prévoir, son corps n’était pas prêt a cet exercice. Elle a souffert d’un accouchement difficile, une complication extrêmement douloureuse et potentiellement mortelle. « Au moment de l’accouchement, le travail a duré 2 jours puis l’on m’a porté à bord d’une charrette à l’hôpital de Babalem. C’est l’a que j’ai été opérée » disait-elle. Adeline et son enfant ont pu survivre mais l’épisode lui a laissé de graves lésions connues sous le terme de fistule obstétricale, une brèche de la filière pelvi-génitale due à un travail difficile et long, lors de l'accouchement, causant de l’incontinence et exposant les femmes aux multiples problèmes.
LA VIE DANS LE CALVAIRE DE LA FISTULE
Souffrante de fistule, Adeline n’a plus vécu qu’une seule année avec son mari puis celui-ci décide de l’abandonné. De 1996 à 2019 soit 13 ans de vie avec la fistule fut une épreuve totalement insoutenable pour cette dame. « J’étais persuadée que j’allais mourir et je passais des longues nuits à pleurer en silence tant j’étais affligée et désespérée ». Au village personne ne voulait être en compagnie de Adeline, elle était stigmatisée par la communauté. Les commérages autour de la santé de Adeline faisaient bon train au village. Rejetée, isolée et moralement épuisée elle n’avait aucune ressource pour se nourrir avec sa fille. « J’ai essayé un petit commerce au village mais personne n’achetait mes articles » Dans ce contexte difficile c’était sa mère seule qui est restée auprès d’elle et partageait avec elle le minimum qu’elle avait. « C’est ma mère seule qui me soutenait pendant ce moment mais elle était aussi démunie et n’avait pas les moyens suffisants pour subvenir à nos besoins ». Adeline est passée dans plusieurs hôpitaux pour espérer un traitement mais sans succès. Le manque d’information pour s’orienter vers le service approprié l’on conduit à la résignation. Elle vivait son sort comme une fatalité et se croyait condamné à vivre avec la fistule en attendant la mort.
PUIS SOUDAIN, LA LUMIERE JAILLIT DES TENEBRES
« Par un mois de Mars 2019 au village, un infirmier informé de ma situation m’a appelé pour me dire que la fistule peut être soignée au Centre Nationale de Fistule à N’Djamena. C’est ainsi que je suis venu à N’Djamena pour être opérée ». Adeline a subi quatre interventions chirurgicales. La dernière chirurgie en Avril 2020 a été la bonne et a pu réparer Adeline de la fistule.
Avec l’appui de l’UNFPA, les chirurgies réparatrices et la prise en charge des femmes malades de fistules sont gratuites au Centre National de Traitement de Fistule de N’Djamena. Du jour au lendemain, la vie de Adeline s’est transformée. « C’est comme un rêve » dit-elle, parlant de son espoir retrouvé.
L’UNFPA APPUI LE CENTRE NATIONAL POUR LE TRAITEMENT DE FISTULE (CNTF) POUR SAUVER ET TRANSFORMER DES VIES
Adeline est aujourd’hui une femme heureuse qui a retrouvé sa santé et sa dignité. Avec l’appui de L’UNFPA elle a bénéficié d’une prise en charge adéquate tant sur le plan clinique que sur le plan de la réinsertion socio-économique. Sa vie est sauvée et transformée. Pour le moment elle est employée comme fille de salle au CNTF « Etant donné que j’ai fait une formation en secourisme, le CNTF m’a recruté et je m’occupe de la prise en charge psychosociale des femmes souffrantes de fistule qui sont sous traitement au centre »
Adeline est en passe de réaliser son plein potentiel. « En plus de mon salaire je cherche à mener d’autres activités génératrices des revenues pour me permettre d’avoir des moyens d’acheter un terrain, construire puis vivre plus heureuse avec ma fille dans notre propre maison »
Sauver et transformer des vies des femmes n’est pas pour l’UNFPA un simple slogan. C’est une vision traduite dans les faits. Pour permettre aux nombreuses femmes comme Adeline de retrouver la santé après la fistule et mener une vie saine et digne UNFPA, appui le CNTF pour le renforcement du plateau technique et les compétences du personnel soignant.
Le sourire retrouvé de Adeline est une véritable source de satisfaction pour l’UNFPA qui travaille sans relâche pour appuyer le CNTF à sauver et transformer la vie des milliers d’autres Adeline.