Le 5 mai 2025, à l'occasion de la Journée internationale de la sage-femme, le Directeur régional de l'UNFPA pour l'Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Sennen HOUNTON, le Ministre de la Santé du Burkina Faso, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou et la Directrice de la santé de la reproduction du Tchad, Dr Khadidja Ahmadaye Abgrene, Représentant le Ministre de la santé publique Dr Abdelmadjid Abderahim, ont lancé un appel fort en faveur d’un investissement accru dans la profession de sage-femme. Leur objectif : éliminer les décès maternels et néonatals dans la région.
C’était lors d'une rencontre virtuelle portant sur la célébration de la journée internationale de la sage-femme sous le thème: “Les sages-femmes : indispensables en toute circonstance”. A cette rencontre, a également pris part, la Directrice de la santé de la famille du Tchad, le Chef du programme de soins infirmiers et de sages-femmes du ministère de la Santé et de l'Assainissement de la Sierra Leone, des sages-femmes du Mali et du Tchad, des journalistes membres du Réseau des Médias pour la Population, la Santé et l’Environnement (REMAPSEN), ainsi que divers acteurs impliqués dans la santé maternelle.
Les sages-femmes jouent un rôle crucial dans la réduction de la mortalité maternelle. Pourtant, malgré des efforts considérables, l’Afrique de l’Ouest et du Centre continue de souffrir d’un déficit alarmant de personnel qualifié dans ce domaine. Le dernier rapport sur l’état de la pratique de sage-femme estime qu’il faudrait recruter 100 000 sages-femmes supplémentaires d’ici la fin de 2025 pour couvrir au moins 90 % des besoins essentiels en santé.
Dr Sennen HOUNTON a souligné avec force : « Si le monde tourne le dos aux sages-femmes, il tourne le dos aux femmes. Et pourtant, nous savons ce qui fonctionne. Nous savons qui sauve des vies. »
Le ministre burkinabè de la Santé, Dr Lucien Robert Kargougou, a abondé dans le même sens, appelant à une action politique forte : « Aujourd’hui, il nous faut des investissements significatifs pour accroître le nombre de sages-femmes et améliorer la qualité et la couverture de leurs services. Un engagement politique résolu et des investissements dans la profession sont indispensables pour sauver des millions de vies chaque année. »
Quant à la Directrice de la santé de la reproduction du Tchad, Dr Khadidja Ahmadaye Abgrene, elle a montré comment le Tchad recrute, forme et déploie les sages-femme humanitaires auprès des populations pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle dans le pays. Elle a saisi cette opportunité “pour saluer l’engagement des sages-femmes à travers le monde” dans la promotion de la santé maternelle.
Lors de cette rencontre, les témoignages venus du terrain – notamment ceux de sages-femmes du Mali, de la Sierra Leone et du Tchad – ont permis d’illustrer concrètement l’impact de leur travail, souvent accompli dans des conditions particulièrement difficiles, au bénéfice direct des mères et des nouveau-nés.
La session s’est conclue par un échange ouvert entre le Directeur régional de l’UNFPA et les journalistes du REMAPSEN, marquant une volonté commune de faire avancer le plaidoyer pour cette profession clé.
Les statistiques restent alarmantes : dans la région, une femme meurt toutes les quatre minutes, un nouveau-né toutes les 17 secondes. Pourtant, un investissement accru dans la formation et le déploiement des sages-femmes pourrait permettre d’éviter près des deux tiers de ces décès.
Conscients de l’urgence, l’UNFPA — en collaboration avec le Gouvernement de la Guinée-Bissau, sous le leadership éclairé de Son Excellence Umaro Sissoco Embaló, Président de la République de Guinée-Bissau — a lancé en mars dernier, à Bissau, une feuille de route régionale pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle en Afrique de l’Ouest et ducentre. Cette feuille de route place la profession de sage-femme au cœur des efforts pour améliorer la santé maternelle.
Cette Journée internationale a donc été bien plus qu’une célébration : elle a constitué un moment fort de mobilisation en faveur des sages-femmes et de la santé maternelle. Vivement qu’elle soit le point de départ d’un changement durable pour que plus aucune femme ne meure en donnant la vie en Afrique de l’Ouest et du Centre.