Bangui, Centrafrique: Les Nations Unies ont repris, le mardi 7 janvier, la distribution de vivres destinés à environ 100 000 personnes qui se trouvent à l'aéroport de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), pays qui est actuellement en proie à la violence. La distribution de l’aide alimentaire avait été suspendue, il y a trois semaines, lorsque des hommes armés de machettes ont pris d'assaut le site de distribution et volé des stocks alimentaires.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué des vivres, des seaux, des bâches et des containers d’eau fournis par d’autres organisations à environ 100 000 personnes qui ont trouvé refuge à l’aéroport de Bangui. Le PAM espère atteindre l’ensemble des personnes déplacées au cours des dix prochains jours. La dernière distribution de vivres a eu lieu le 18 décembre 2013.
Le PAM s’est déclaré toutefois profondément préoccupée par la détérioration de la situation en matière de sécurité dans le nord-ouest du pays et a exhorté toutes les parties au conflit à assurer un accès sûr aux personnes dans le besoin.
Selon les estimations, des milliers de personnes ont été tuées, près d’un million d’autres ont été contraintes de prendre la fuite et 2,2 millions de personnes, soit la moitié de la population du pays, a besoin d’une aide humanitaire. Le conflit qui déchire actuellement la RCA a éclaté lorsque les rebelles Séléka, qui sont majoritairement musulmans, avaient lancé, l’année dernière, des attaques et forcé, au mois de mars, le Président François Bozisé à fuir.
Un gouvernement de transition a depuis été chargé de rétablir la paix et de préparer la tenue d’élections démocratiques, mais les attaques qui opposent les ex-Séléka aux milices majoritairement chrétiennes anti-balaka se sont intensifiées au cours de ces deux dernières semaines.
S’adressant hier aux membres du Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a mis en garde contre le risque de voir la situation actuelle en République centrafricaine se transformer en conflit religieux et de s’étendre aux pays voisins, déstabilisant ainsi l’ensemble de la région.