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Des dizaines de jeunes venus des différents pays d’Afrique et des quatorze régions du Sénégal, se sont mobilisés à l’occasion des consultations contre les violences basées sur le genre.

 

Ce mardi 8 novembre 2022, l’esplanade du Musée des Civilisations Noires a connu une grande affluence, à la suite de l’invitation du Fonds des nations Unies pour la Population (UNFPA), de l’Union Africaine (UA) et du Gouvernement du Sénégal, à la grande Consultation des Jeunes de l’Union Africaine sur la masculinité Positive, sous le thème : « Accélérer les actions et promouvoir une masculinité positive pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles », en prélude à la seconde Conférence des Hommes de l'Union Africaine sur la Masculinité Positive dans le leadership pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.

 

« La violence à l’égard des femmes et des filles reste la violation des droits humains la plus répandue et la plus pressante qui soit », déclarait il y a bientôt une année, le Secrétaire de l’ONU, Antonio Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Malgré les efforts des gouvernements et des partenaires au développement, le problème reste plus que jamais prégnant, en particulier dans les moments de crises, où les premières victimes sont les femmes, comme l’a montré la pandémie de Covid-19.

 

Or, aujourd’hui il est admis que le combat contre les discriminations et les violences est une de ces causes qui ne laissent pas de place à la neutralité, tant elles imposent un seul choix : celui de l’engagement et de l’action. La violence faite aux femmes et aux filles est l'une des violations des droits humains les plus graves et les plus répandues au monde. Aussi, ces violences interpellent tout le monde sur l’effectivité des droits fondamentaux des femmes et des filles, mais rappellent surtout qu’il est impossible d’atteindre un développement durable tant que les droits à la vie, à la santé, et à l’intégrité physique ne sont pas garantis à tous.

 

Pour adresser des solutions conjointes et pérennes à l’échelle du continent, la Conférence inaugurale des hommes de l'Union africaine sur la masculinité positive dans le leadership pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles du 25 novembre 2021 à Kinshasa, avait permis l’adoption de la Déclaration et l'Appel à l'action de Kinshasa sur la masculinité positive, qui a ensuite été adoptée comme décision de la Conférence de l'UA lors du Sommet des Chefs d'État de l'UA en février 2022.

 

Pour que les hommes soient à l’avant-garde du combat

 

Les actes de violence à l’égard des femmes et des filles sont généralement perpétrés par des hommes, le plus souvent en abus des positions que leur confèrent les normes patriarcales, ainsi que d’autres ressors comme la domination économique sur les femmes. Une fois ce constat fait, UNFPA est ses partenaires se sont mobilisés pour renverser les dynamiques à travers la masculinité positive, en faisant des hommes une partie intégrante de la solution. Pour ce faire, la consultation avec les jeunes a permis de voir à quel point des stéréotypes dangereux liés à la masculinité, pouvaient être à l’origine de violences ç l’égard des femmes et de filles. Aussi, faut-il « promouvoir une masculinité positive en permettant à la majorité silencieuse des hommes, qui s'opposent aux pratiques et aux comportements préjudiciables, de s’exprimer », comme l’a rappelé la Représentante Résidente a.i de UNFPA Sénégal, Mme Rose Gakuba.

Madame Fatou Diané, ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants, a invité les jeunes hommes qui ont participé à la consultation, à porter haut le flambeau pour l’éradication des violences et le respect des droits des femmes, en réitérant l’engagement de Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine et de l’ensemble de son Gouvernement.

« Ainsi, cette consultation est une opportunité pour dialoguer et échanger en vue de co-construire un modèle inclusif pour les jeunes et par les jeunes de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles », a-t-elle déclaré.

 

Le ministre de la Jeunesse, de l'Entreprenariat et de l'Emploi, Monsieur Malick Ndour, a également appelé les jeunes à se mobiliser pour être les relais auprès des communautés, de toutes les recommandations formulées au terme de ces consultations. Après avoir rappelé toutes les initiatives mise en place par UNFPA au cours des dernières années pour lutter contre les violences faites basées sur le genre, monsieur Mabingué Ngom, Conseiller principal auprès du Directeur Exécutif de l'UNFPA et Directeur du bureau de représentation de l'UNFPA auprès de l'Union africaine (UA) et de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (UNECA), a à son tour exhorter les jeunes et les hommes à être les fers de lance de la lutte contre les violences faites aux jeunes et aux femmes.

 

Les sessions de consultations ont été un moment d’émulation intense avec des recommandations et adresses fortes  pour les gouvernants parmi lequels :

 

  • Le renforcement de la synergie entre les différentes parties prenantes pour une promotion plus alignée de la masculinité positive
  • La vulgarisation du concept de l’école des maris à plus large échelle
  • La mise en application des politiques et des lois en vigueur contre les violences basées sur le genre
  • La mise en place un fonds pour l’appui des organisations de la société civile qui œuvrent pour la masculinité positive

 

Après Kinshasa, la consultation de Dakar confirme un véritable un changement de paradigme dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles qui minent le continent. En effet, malgré des décennies de politiques centrées sur l’accès des filles à l’éducation, à la santé, les Etats et les partenaires constatent la persistance d’inégalités profondes entre hommes et femmes, dont les racines profondes semblent se loger dans les structures profondes de la société.

 

Les Agences du Systèmes des Nations Unies au Sénégal, sous le leadership de UNFPA et d’ONU Femmes sont pleinement engagées partout au Sénégal, à travers différents projets, programmes et initiatives, pour que les violences faites aux femmes et aux jeunes filles cessent et que ces dernières puissent exprimer et jouir de leur plein potentiel.