NATIONS UNIES, New York, 12 février 2014 - Un nouveau rapport conclut que les inégalités croissantes annuleront les importants gains en matière de santé et de longévité réalisés au cours des deux dernières décennies. Pour maintenir ces acquis, le Rapport mondial des Nations Unies sur la CIPD après 2014 estime que les gouvernements doivent adopter et mettre en œuvre des lois pour protéger les populations les plus pauvres et les plus marginalisées, notamment les adolescentes et les femmes affectées par la violence, ainsi que les populations rurales.
( Communiqué de presse UNFPA: traduction non officielle de la version anglaise)
Le rapport est la première évaluation véritablement mondiale des progrès, lacunes, défis et questions émergentes dans le cadre de l’historique Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), tenue au Caire en 1994. Il rassemble les données de 176 pays ainsi que des contributions de la société civile et des recherches détaillées d’universitaires. Les résultats fournissent des preuves convaincantes qui renforcement fortement l'accent avant-gardiste du Programme d'action du Caire, plaçant les droits humains et la dignité de l’individu au cœur du développement.
Le nouveau rapport de l'ONU affirme que les acquis des 20 dernières années en matière de développement ne pourront être pérennisés que si les gouvernements s'attaquent aux inégalités qui nuisent aux tranches les plus pauvres et plus marginalisées de la population.
"Un engagement fondamental en faveur de la dignité de l’individu et des droits humains est à la base d'un avenir résilient et durable», a déclaré le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr.Babatunde Osotimehin. "Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre encore 20 ans pour lutter contre les inégalités qui affligent notre bien- être collectif. Il est temps d'agir. Les acquis de développement ne devraient pas être limités à quelques-uns, ils devraient atteindre toutes les populations".
Le rapport démontre clairement que le Programme d'action du Caire a largement contribué à la réalisation de progrès réels : moins de femmes meurent pendant la grossesse et l'accouchement ; le nombre de naissances assistées augmenté de 15 pour cent dans le monde entier depuis 1990 ; un plus grand nombre de femmes ont accès à l'éducation, au travail et à la participation politique; plus d'enfants vont à l'école, et moins d'adolescentes ont des bébés. La croissance démographique a partiellement ralenti grâce à la nouvelle approche, qui l’accent sur la prise de décision individuelle dans les tendances de la population.
Toutefois, le rapport prévient aussi que les populations bénéficient de façon inégale de ces réussites. Au cours des 20 dernières années, très peu de progrès ont été réalisés dans les communautés les plus pauvres par rapport au statut de la femme, la mortalité maternelle, le mariage des enfants, et bon nombre de préoccupations de la Conférence du Caire ; dans certains cas, ces progrès ont même été inversés. L'espérance de vie continue d'être trop faible et 800 femmes par jour meurent encore en couches et jusque là 222 millions de femmes n'ont pas accès à la contraception et à la planification familiale.
Les adolescentes, en particulier, sont à risque dans les communautés les plus pauvres. Plus de filles terminent le cycle primaire, mais elles sont confrontées à des défis pour faire et achever des études secondaires. Cette situation est problématique pour tout le monde parce que les jeunes filles - si elles reçoivent une éducation, y compris une éducation complète sur la sexualité, et des opportunités d'emploi - peuvent soutenir une croissance économique et un développement plus élevés. Tirer profit de leurs aspirations nécessitera de grands investissements dans l'éducation et la santé de la reproduction pour leur permettre de retarder la maternité et acquérir la formation nécessaire pour une vie longue et productive dans une nouvelle économie.
"Nous devons jouer notre rôle pour protéger le droit des adolescentes à l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive », a déclaré le Dr Osotimehin. "Le rapport fournit des preuves irréfutables que la santé et les droits sexuels et de la reproduction sont essentielles à la réalisation du bien-être individuel, une plus faible croissance de la population, et une croissance économique durable. Pour s'assurer que les femmes participent à l'avenir, les gouvernements doivent faire valoir les droits des adolescentes".
"Le rapport fournit des preuves irréfutables que la santé et les droits sexuels et de la reproduction sont essentielles à la réalisation du bien-être individuel, une plus faible croissance de la population, et une croissance économique durable. Pour s'assurer que les femmes ont participent à l'avenir, les gouvernements doivent faire valoir les droits des adolescentes" Dr Osotimehin
Le rapport constate également que la communauté internationale doit encore faire davantage pour protéger les droits des femmes, même au-delà de l'adolescence. Des acquis importants ont été obtenus, notamment en ce qui concerne la mortalité maternelle qui a diminué presque de moitié (47 pour cent) depuis 1994. Pourtant, dans l’une de ses déclarations les plus inquiétantes, le rapport indique qu’une femme sur trois dans le monde continue à déclarer qu'elle a été victime de violence physique et/ou sexuelle et il existe des régions où de nombreux hommes admettent ouvertement avoir commis un viol sans en subir les conséquences. Il n’y a aucun pays où les femmes ont les mêmes pouvoirs politiques ou économiques que les hommes.
Ces résultats fournissent une base solide de preuves pour expliquer pourquoi les gouvernements doivent adopter et appliquer des lois qui éliminent les lacunes en matière d'égalité dans le but de préserver les acquis du développement. Selon le rapport, 70 pour cent des gouvernements ont déclaré que l'égalité et les droits sont des priorités pour le développement.