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Le Bureau Régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a renouvelé son engagement à soutenir et à renforcer les interventions humanitaires dans la région par le biais d'initiatives conjointes transfrontalières, notamment les Plateformes du Bassin du Lac Tchad et du Liptako-Gourma. C'est l'un des principaux résultats de l'atelier régional de revue et de planification des initiatives régionale mises sur pieds par l'UNFPA dans la région.  Axé sur les Plateformes du Bassin du Lac Tchad et du Liptako-Gourma, et sur la conception du plan de préparation et de réponse humanitaire pour les pays subissant les effets néfastes des crises au Sahel, l'atelier s'est tenu à Saly-Mbour, au Sénégal, du 9 au 11 Août 2022.

Parmi les participants figuraient les coordonnateurs et points focaux humanitaires de la région du Bassin du Lac Tchad (Cameroun, Tchad, Niger et Nigéria), de la région du Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali et Niger) ainsi que ceux venus des pays affectés par les crises dans la région. Il s'agit du Bénin, de la Guinée, du Togo et de la République Centrafricaine qui s'enlise dans une crise prolongée affectant des millions d'individus. Tout comme la crise du Bassin du Lac Tchad, celle qui affecte la République Centrafricaine n'a pas bénéficié d'une attention suffisante des médias et de la communauté internationale malgré les graves effets qu'elle a sur une grande partie de la population.

Pour les deux plateformes du Bassin du Lac Tchad et du Liptako-Gourma, les points clés identifiés comme actions prioritaires pour éclairer la prise de décision de la haute direction comprennent la mise en place et l'opérationnalisation des comités de pilotage, et la sécurisation des financements pour la mise en œuvre des activités programmatiques ayant pour finalité le renforcement de la résilience des communautés et l'exploitation du dividende démographique pour le développement durable.

S'exprimant à la clôture de l'atelier, la Directrice Régionale de l'UNFPA pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Mme. Argentina Matavel Piccin a réitéré l'engagement de l'UNFPA de ne "ménager aucun effort pour atteindre les plus vulnérables dans le dernier kilomètre, soulignant le fait que les initiatives transfrontalières entreprises par l'Agence sont conformes aux stratégies de l'ONU et de l'UA pour le développement durable à travers le Sahel". Plus tôt lors de l'ouverture, la Directrice Régionale Adjointe, Mme Fabrizia Falcione, a demandé aux participants d'être les soldats de l'UNFPA dans la bataille pour sauver des vies.

Le Directeur Régional du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires en Afrique de l'Ouest et du Centre (OCHA) a également pris la parole à l'ouverture de l'atelier. Présentant la situation humanitaire globale dans la région, M. Charles Bernimolin l'a décrite comme un "environnement instable et complexe où des millions d'individus, y compris les femmes et les filles, mourraient s'ils ne recevaient pas l'attention et l'assistance nécessaires".  Il a promis le soutien de son agence à l'UNFPA dont le mandat, a-t-il souligné, est de "sauver en effet des vies".

L'atelier a également servi de cadre pour fournir une base de référence à la stratégie humanitaire régionale de l'UNFPA en tant que cadre de réponse stratégique et programmatique pour faire face à la crise complexe et multiforme à laquelle sont confrontés les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre.

Pour rappel, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Afrique de l'Ouest et du Centre a mis en place deux Plateformes Régionales de Coordination transfrontalière (Bassin du Lac Tchad et Liptako Gourma) pour faire face, au niveau structurel, à la crise humanitaire complexe et prolongée.

 

 Avec plus de 12 ans de conflit et près de 10,6 millions de personnes ayant besoin d'assistance, les habitants du Bassin du Lac Tchad ont été engloutis dans un conflit violent entre les forces de sécurité de l'État et des groupes d'insurrection armés, sans fin en vue. La crise qui touche actuellement la région résulte d'une combinaison complexe de facteurs, notamment des conflits avec des groupes armés non étatiques, l'extrême pauvreté, le sous-développement et le changement climatique, qui, ensemble, ont provoqué d'importants déplacements de population. Au 30 avril 2022, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigéria accueillaient environ 5 501 412 personnes affectées, composées de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PDI) et de réfugiés.

Quant à la région du Liptako-Gourma à cheval entre le Burkina, Faso, le Mali et le Niger, elle est aussi l'épicentre d'une crise humanitaire transfrontalière complexe. La violence est exacerbée par les groupes armés non étatiques, les tensions communautaires, l'insécurité, les effets de la forte croissance démographique, les niveaux élevés de pauvreté, la désaffection et le manque de moyens de subsistance. Entre février 2021 et février 2022, près de 2000 civils ont été tués au Burkina Faso, au Mali et au Niger.