ADDIS ABEBA, ETHIOPIE- Les pays qui ont le plus besoin de planification familiale sont en première ligne dans l’évolution au plan international vers l’élargissement de l'accès à l'information et aux services et aux produits relatifs à la contraception, selon un nouveau rapport intermédiaire publié par Family Planning 2020 (FP2020) à la Conférence internationale sur la planification familiale (IPCF) de 2013.
En outre, lors de la conférence, cinq gouvernements - le Bénin, la République démocratique du Congo, la Guinée, la Mauritanie et la Birmanie- ont annoncé de nouveaux engagements nationaux majeurs en matière de planification familiale.
Plus de 70 pays ainsi que des donateurs et des organisations de la société civile ont promis collectivement de permettre à 120 millions de femmes et filles supplémentaires dans les pays les plus pauvres un accès volontaire à la planification familiale d'ici 2020. Cet objectif avait été initialement convenu lors du sommet de Londres sur la planification familiale en juillet 2012 ; il a depuis drainé des engagements politiques et financiers sans précédent pour relancer les efforts mondiaux en planification familiale.
"Un an auparavant à Londres, la communauté internationale a déclaré que la santé et le bien-être des femmes est une priorité urgente. Aujourd'hui, ces mots sont traduits en action ", a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA et Co -président du Groupe de référence FP2020. «Ce qui est le plus encourageant c’est que les pays qui prennent d’importantes mesures pour l'amélioration de l'accès aux contraceptifs modernes, notamment grâce à l'augmentation des ressources internes allouées à la planification familiale, sont ceux où les choix de planification familiale ont été les plus limités."
Les plans nationaux, les ressources des donateurs, les partenariats avec la société civile contribuent au progrès
Les nouvelles promesses nationales en matière de planification familiale annoncées lors de la CIPF 2013 mettent l’accent sur les engagements d’ordre politique, financier et de prestation de services qui sont essentiels pour accroître l'accès à davantage de femmes et de filles. Ainsi:
- pour la première fois, le gouvernement de la République démocratique du Congo utilisera des ressources internes pour l'achat de contraceptifs.
- en Guinée, des fonds seront utilisés pour recruter des milliers de travailleurs de la santé qui peuvent fournir des services de planification familiale dans les zones rurales, une méthode qui a fait ses preuves dans d'autres pays comme l'Ethiopie.
- La Birmanie mettra en œuvre un système de suivi afin de renforcer la qualité des soins et faire en sorte que les femmes disposent d’une gamme complète d'options contraceptives .
- À compter de 2014, le gouvernement de la Mauritanie s'engage à allouer des fonds à la sécurisation des produits de santé pour la planification familiale et s'engage, avec ses partenaires, à mobiliser des ressources supplémentaires pour la mise en œuvre de son plan d'action national en planification familiale.
- En 2015, le Bénin fera en sorte que les méthodes modernes de contraception soient disponibles gratuitement et que les adolescents et les jeunes soient formés en santé de la reproduction.
Les pays représentent actuellement un tiers des plus de 70 preneurs d’engagement au FP2020. Les gouvernements nationaux, en collaboration avec les organisations de la société civile, les prestataires de services, les défenseurs, les chefs de l'industrie et les experts mènent ce progrès. Un quart des pays qui se sont engagés au FP2020 ont lancé des plans nationaux de planification familiale détaillés et chiffrés. Un tiers des pays engagés ont augmenté leurs allocations budgétaires nationales pour les services ou les produits de planification familiale.
Lors du Sommet de Londres, les donateurs et le secteur privé ont promis des nouveaux fonds pour un total de 2,6 milliards de dollars US pour la planification familiale, et les données préliminaires de la Fondation de la Famille Kaiser indiquent une augmentation du niveau des décaissements des bailleurs de fonds aux programmes de planification familiale au cours de la dernière année. Les gouvernements de la Norvège et du Royaume-Uni ont déjà budgétisé une augmentation des niveaux de financement de la planification familiale en 2013.
"Les gouvernements donateurs soutiennent ce qu'ils savent être vrai: donner aux femmes et aux filles l'accès aux contraceptifs essentiels leur permet de créer des opportunités d'améliorer leur propre avenir et celui de leurs familles, communautés et pays. C'est la seule vérité qui fait avancer FP2020", a déclaré Valerie DeFillipo, directrice de FP2020.
Le cadre de mesure et d'évaluation de FP2020 établi pour contrôler et guider les progrès
Dans son rapport intermédiaire, FP2020 établit un nouveau cadre pour le suivi et l'évaluation de la planification familiale. La pièce maîtresse de ces efforts est un ensemble d'indicateurs pour aider à suivre le progrès des pays, renseigner les décideurs et déterminer la mesure dans laquelle les besoins des gens sont satisfaits. FP2020 a établi des données de référence critiques par rapport auxquelles les progrès seront mesurés annuellement. FP2020 permettra également d'identifier et de collecter des données sur des indicateurs complémentaires pour mesurer les concepts autour du choix éclairé, l'autonomie et la mesure dans laquelle les programmes de planification familiale sont mis en œuvre conformément aux principes des droits humains.
"De meilleurs outils de mesure permettront de saisir des données en temps réel pour suivre les progrès et aider à identifier les lacunes dans l’accès des femmes à des contraceptifs qui répondent à leurs besoins», a déclaré le Dr Chris Elias, président du Programme de développement mondial de la Fondation Bill & Melinda Gates et co-président du Groupe de référence FP2020. "Ces informations cruciales aideront les pays à améliorer leurs services de planification familiale."
FP2020 compte présenter les résultats de son premier rapport de suivi et évaluation en 2014 en utilisant une technologie de pointe, notamment des sondages sur appareils de téléphonie mobile, afin de compléter les méthodes traditionnelles de suivi des progrès de la planification familiale. Ces nouvelles techniques de collecte de données sont actuellement testées au Ghana, et des tests pilotes supplémentaires débuteront en République démocratique du Congo, en Ethiopie, au Kenya et en Ouganda.