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New York, Etats-Unis– À la suite du Secrétaire général Ban Ki-moon, de hauts fonctionnaires de l'ONU ont rendu hommage, le vendredi 6 décembre, à l'ancien Président de l'Afrique du sud, Nelson Mandela, décédé le jeudi 5 décembre à l'âge de 95 ans.

Au siège de l'ONU à New York, le drapeau de l'Organisation était en berne et l'Assemblée générale, formée des 193 États membres, a observé une minute de silence en mémoire de l'infatigable militant des droits de l'homme affectueusement surnommé « Madiba » qui, après 27 ans en prison, est devenu le tout premier Président noir et s'est rendu célèbre dans le monde entier pour ses efforts dans la lutte contre l'apartheid et en faveur de la réconciliation.

« Aujourd'hui, dans cette Assemblée des nations, nous sommes endeuillés par la disparition de Nelson Mandela, l'un des plus grands dirigeants au monde », a déclaré le Président de l'Assemblée générale, John Ashe, en affirmant que la vie et les actions de M. Mandela « montrent la différence que peut faire un individu face à l'adversité, l'oppression et aux préjugés, tout en conservant une humanité, un sens de l'humour et une humilité si rare chez un homme de cette envergure ».

De son côté, le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a salué le courage, la prévoyance, le talent politique et la bonté de M. Mandela en rappelant que « dans un monde trop souvent déchiré et divisé par la violence et le désir de vengeance, ce qui reste sans doute le plus impressionnant chez le Président Mandela, c'est sa capacité à pardonner et à surmonter la haine et l'amertume ».

« Nous rendons aujourd'hui hommage à Nelson Mandela, mais nous devrions entretenir son souvenir chaque jour en dénonçant préjugés et discrimination à chaque fois qu'ils se manifestent », a indiqué M. Eliasson. « Cela signifie également se dresser contre le manque de dignité et les privations dont souffrent encore des millions de personnes dans le monde ».

Jeudi après-midi, en apprenant la nouvelle de la mort de M. Mandela, les membres du Conseil de sécurité ont suspendu leurs travaux pour observer une minute de silence avant de lire une déclaration à la presse dans laquelle ils ont exprimé leur « profonde admiration pour le leadership politique et moral » de M. Mandela, qui a permis la transition pacifique vers une Afrique du Sud démocratique et unie.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, qui fut nommée par Nelson Mandela lui-même comme la première juge de couleur à siéger à la Haute Cour Sud-africaine en 1995, a rappelé à quel point il était un fervent défenseur des droits de l'homme, et des droits des femmes en particulier.

« Il faut dire qu'à l'époque, il y avait une forte résistance contre ce genre de nomination de la part de gens qui estimaient que les Noirs n'étaient pas prêts à assumer de telles responsabilités », a souligné Mme Pillay.

En 2009, l'ONU a décidé de proclamer une Journée internationale pour célébrer les réalisations de Nelson Mandela. C'est la date de son anniversaire, le 18 juillet, qui a été retenue et la Journée consacre sa contribution exceptionnelle à la création d'une Afrique du Sud démocratique affranchie du racisme et des préjugés en tout genre.

« La meilleure façon de rendre hommage à Nelson Mandela est de veiller à ce qu'il reste une source d'inspiration pour nous tous, de cultiver ses valeurs et de nous efforcer de vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres», a affirmé Mme Pillay.