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Une Commission internationale d’enquête de trois membres, établie par le Conseil de sécurité des Nations Unies, est attendue le mardi 11 mars en République Centrafricaine et commencera à y collecter des éléments de preuve sur les violations des droits de l'Homme dans le pays.

Le président de la Commission internationale chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme en République Centrafricaine, Bernard Acho Muna, a prévenu que la diffusion d'un discours de haine et l'effondrement de l'ordre public dans le pays sont d'éventuels précurseurs de graves violations des droits de l'Homme, y compris le génocide.

« Nous voulons présenter au Conseil de sécurité un dossier complet afin que des mesures appropriées soient prises », a dit M. Muna lors d'une conférence de presse à Genève.

Bernard Acho Muna , qui préside la Commission d'enquête internationale chargée d’enquêter sur les violations des droits de l'Homme en RCA, alors que la Coordonnatrice des secours d'urgence de l'ONU, Mme Valerie Amos, a récemment décrit la situation dans le pays comme étant "extrêmement grave".

Des mois de violences inter-religieux ont détruit les institutions de l'Etat, laissé des millions de personnes au bord de la famine et menacent maintenant de s’étendre dans la sous-région.

Des milliers de personnes auraient été tuées en Centrafrique  et 2,2 millions, environ la moitié de la population, ont besoin d'une aide humanitaire à la suite du conflit, qui a éclaté lorsque des rebelles Séléka ont lancé des attaques en décembre 2012.

Les combats ont pris une tournure de plus en plus sectaire lorsque les milices essentiellement chrétiennes connues sous le nom de anti- Balaka (anti- machette) ont pris les armes. L'ONU estime que quelque 650 000 ont été déplacées à l'intérieur du pays, tandis que près de 300 000 autres ont fui vers les pays voisins.

Lors d'une conférence de presse le lundi 10 mars à Genève, M. Muna a estimé que l'ampleur de la propagande et l'effondrement de l'ordre public dans ce pays pourraient être les précurseurs de violations graves des droits de l'Homme, en particulier le génocide.

« Nous aimerions parler aux réfugiés, à des groupes de musulmans ou des groupes de chrétiens qui ont fui la violence. Ils ont une histoire à raconter et ces histoires pourraient nous conduire à mieux décrire la situation au Conseil de sécurité », a-t-il dit.

Les enquêteurs sont au courant des informations faisant état de génocide, a-t-il ajouté. « Je peux vous dire d'après mon expérience au Rwanda qu'il y a certainement une question de propagande haineuse », a expliqué M. Muna, qui est un ancien procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

« Je pense qu'il est dans notre mandat de voir comment nous pouvons arrêter toute évolution vers un génocide », a-t-il ajouté.

La Commission d'enquête, qui comprend également Fatimata M'Baye de la Mauritanie et Jorge Castaneda, du Mexique, doit rendre son rapport préliminaire au Conseil de sécurité dans les six mois.

 Source: Centre d'actualités de l'Onu