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Dakar, Sénégal - Le Plan stratégique de réponse du Sahel 2014-2016 que les Nations Unies et ses partenaires ont présenté à la région cherche à mobiliser 2 milliards de dollars US rien qu’en 2014, pour aider plus de 15 millions de personnes au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Gambie, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Nigeria et au Sénégal en leur apportant une aide vitale, renforcer la résilience et sauver des vies dans la transition vers une réponse plus globale aux défis humanitaires chroniques auxquels est confrontée la région.

Dans son allocution d'ouverture lors du lancement régional du plan le Vendredi 14 février, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, M. Said Djinnit, a affirmé que les Nations Unies au niveau régional s’occupent de la mise en œuvre de cette stratégie dans le but de soutenir les efforts des pays concernés à trouver des solutions durables aux différentes crises dans la région.

«L'ensemble du système des Nations Unies, nous allons efficacement accomplir cette mission, mais en étroite collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées afin que les pays et les peuples du Sahel profitent pleinement des synergies existant entre les programmes des organismes concernés », a-t-il dit.

M. Djinnit a indiqué que certaines des activités du plan de réponse stratégique répondent aux besoins identifiés en collaboration avec les pays dans le cadre du pilier de la résilience de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel que coordonne le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, M. Robert Piper.

Lors du lancement, M. Robert Piper a précisé que le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire a augmenté de manière spectaculaire passant de plus de 11 millions en 2013 à plus de 20 millions en 2014 dont 2,5 millions ayant besoin d’une assistance immédiate. Cinq millions d’enfants pourraient souffrir de malnutrition en 2014. Les conflits et l’insécurité ont poussé 1,6 million de personnes à fuir leurs maisons créant ainsi des situations de déplacement prolongé et une crise des réfugiés.

Selon OCHA, dans un changement stratégique vers une réponse plus complète à ces défis humanitaires chroniques, la réponse met l'accent sur des partenariats solides entre les acteurs humanitaires et les gouvernements, ainsi qu’avec les acteurs du développement. Le nouveau calendrier pluriannuel permet aux équipes humanitaires d'être d'une part plus ambitieuses sur ce qu'elles peuvent réaliser, et d'autre part plus réalistes sur le temps nécessaire pour faire face aux problèmes complexes. L'objectif primordial est de renforcer la résilience des communautés vulnérables.

« …Une meilleure articulation des interventions humanitaires et de développement, sur un horizon de planification à long terme, est essentielle pour rendre les communautés moins vulnérables aux chocs qui sont une réalité au Sahel », a dit M. Piper.
 
«L’engagement des bailleurs est très encourageant. Il y a une réelle volonté de s’attaquer aux causes chroniques de la crise dans le Sahel, et nous ne pouvons pas manquer cette opportunité. » Depuis le lancement du plan le 3 février à Rome, en Italie, les États-Unis et l'Union Européenne se sont engagés à verser un montant initial de 300 millions de dollars.
«Cette année encore, la situation sera très difficile pour des centaines de milliers de familles dans le Sahel. Sauver des vies reste la priorité majeure pour les acteurs humanitaires dans la région », a dit M. Piper. « Notre nouvelle stratégie permet également de réduire le nombre de personnes en situation de besoin d’aide d’urgence demain. Nous voulons en premier lieu éviter que les familles tombent dans une crise, et nous assurer que celles qui sont affectées se remettent et soient mieux préparées à faire face au choc suivant».

Les trois objectifs stratégiques de la réponse sont :

  • Recueillir les données sur les risques et les vulnérabilités, les analyser et intégrer les résultats dans la programmation humanitaire et de développement ;
  • Soutenir les populations vulnérables à mieux faire face aux chocs en répondant aux signaux d’alerte de manière anticipée, en réduisant la durée du relèvement post-crise et en renforçant les capacités des acteurs nationaux ;
  • Fournir aux personnes en situation d’urgence une assistance coordonnée et intégrée, nécessaire à leur survie.
Grâce à son concours dans le Plan de réponse stratégique Sahel, l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la Population va au-delà de son approche traditionnelle - de sauver des vies en fournissant des services de santé sexuelle et reproductive, d’assurer la prestation de services et le renforcement des capacités pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG). Ici, l’UNFPA contribue à la réponse efficace de l'ensemble du système des Nations Unies par la gestion de la dynamique de la population - en renforçant le lien entre l’évolution de la dynamique de la population et les interventions humanitaires.

La dynamique de la population dans la réponse porte sur les questions de migrations, de fécondité, de transformation du potentiel des jeunes et des adolescents en une force productive, d'autonomisation des filles et des femmes, etc.... L’UNFPA compte également améliorer l'utilisation des données sur la population pendant la phase préparatoire afin de mieux combler les insuffisances durant la phase de réponse.

Avoir une approche à long terme de gestion de la dynamique de la population intégrée dans les cadres nationaux et régionaux servirait à construire des mécanismes de résilience durables. Et veiller à ce que les communautés et les individus eux-mêmes comprennent l'avantage d'intégrer la variable population dans les capacités d'adaptation.
 

Ensuite, l’UNFPA mettra l'accent sur des services de qualité pour la planification familiale et la santé maternelle et néonatale ainsi que des appuis pour autonomiser les filles et les femmes, et un appui sur les besoins spécifiques des jeunes et des adolescents, qui sont essentiel afin de maintenir la stabilité dans la région.