Vous êtes ici

Bangui , Centrafrique - Dans le cadre de son mandat de fournir une assistance d'urgence aux femmes et aux filles en âge de procréer , le Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA a fait don des produits essentiels à la santé de la reproduction et pour des accouchements propres et sûrs , notamment des lits pour le bien-être des femmes enceintes qui sont parmi les personnes déplacées internes (PDI) à Bangui , la capitale de la Centrafrique déchirée par les conflits notamment intercommunautaires.

La situation sécuritaire en RCA continue de se détériorer avec une violence intercommunautaire qui dégénère, faisant à ce jour des centaines de morts et plus de  512 000 personnes déplacées dans la capitale Bangui.

L'ONU estime que près de 935000 personnes sur une population de 4,5 millions ont fui leurs maisons alors que 2,2 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire.

Quelques 159 750 femmes sont en âge de procréer (15-49 ans) avec 6390 femmes enceintes estimées en République centrafricaine (RCA).

A la paroisse St Bernard, l'un des 67 sites de déplacés spontanés de la capitale, l’UNFPA a fait don d'un lit d'accouchement essentiel et aménagé la salle d'accouchement de fortune.

Le nombre de personnes déplacées sur le site Saint-Bernard est passé d'un total de 9000 le 20 décembre lorsque le directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Benoit Kalasa l’a visité à près de 15,000 le lendemain de  Noël, en raison des combats qui continuent de secouer Bangui. Le site compte au moins 350 femmes enceintes.

Quelques jours auparavant, le Directeur régional Kalasa, qui était accompagné de Mme Aminata Seguetio, Coordonnateur humanitaire du bureau pays,  M. Hamadou Lougue,  représentant par intérim ainsi que d'autres membres du personnel du bureau régional et  du bureau de l’UNFPA à Bangui, avait présenté des cadeaux pour un accouchement sans danger au responsable de la paroisse, le Père Tirbuce.

Le Père Tirbuce a été très touché par le don de lit, de kits médicaux, etc parce qu’il venait d’exprimer sa préoccupation à propos de la salle d’accouchement de fortune. "Nous n'avons pas de lit d'accouchement, disait-il, Les femmes doivent s'asseoir sur une chaise puis nous mettons une natte au sol pour qu'elles accouchent. Aussi parce que la salle ne dispose que des grilles de fenêtre, les femmes accrochent des pagnes lorsque quelqu’une était en travail. »

Après avoir visité la paroisse et les installations mises en place pour les personnes déplacées où l’organisation intervenait déjà à travers ses partenaires, la délégation de l’UNFPA avait décidé d’améliorer la salle et de travailler étroitement avec les trois bénévoles sages-femmes vivant sur ​​le site.

La salle d’accouchement est une case sans rideaux, avec un toit de tôles ondulés servant de plafond. Quelques fauteuils sont dispersés dans la salle tandis que du coton, des seringues, des bouteilles de médicaments et d'autres articles médicaux sont mis sur la seule table de la salle. Un banc, des seaux et des bassins en plastique ainsi que des kits pour les femmes qui ont accouché sont tous mis dans la partie de la salle qui ne compte pas d’ouverture externe.

Quelques jours plus tard, l'équipe de l’UNFPA revient comme promis la veille de Noël. Cette fois-ci avec comme chef de délégation le  responsable  humanitaire régional, M. Judicaël Elidje, avec plus de matériaux pour la chambre.

L'équipe a attaché les pagnes autour de la salle pour donner à ces femmes qui accouchent dans ce site temporaire un peu d’intimité , a réorganisé la salle et a présenté deux échelles pour bébé et adultes en plus d’autres kits d'accouchement (chaque kit contient deux gauze , un sac en plastique pour mettre le placenta , un autre sac en plastique à tenir , des gants stérilisés, une lame de rasoir pour couper le cordon, un savon et un manuel d’utilisation) .

M. Elidje a réitéré le message Dr Kalasa au père Tirbuce, "l’UNFPA a toujours aidé les populations à travers le pays et continuera à le faire directement ou par l'intermédiaire de nos partenaires soit 20 ONG nationales et internationales intervenant ".

L’intervention au site de déplacées de St Bernard est un exemple des nombreuses interventions de l’UNFPA en Centrafrique pour sauvegarder la dignité des populations civiles par la distributions de kits de dignité ou d’hygiène ( qui contient chacun une brosse à dents et pâte , un pagne, t-shirts , des tongs, un seau à eau, des préservatifs , du savon de toilette et pour la lessive, une éponge, une serviette, des sous-vêtements, et des serviettes hygiéniques pour les femmes) ; pour s’assurer que les femmes accouchent dans de bonnes conditions , et que les jeunes peuvent réaliser leur potentiel.

Depuis le 8 décembre 2013, l’UNFPA livre quotidiennement des kits de santé reproductive aux établissements de santé et aux sites de déplacées. Il contribue à assurer des accouchements sans danger ainsi que de renforcer l’aspect prévention et réponse de la violence basée sur le genre sur les sites de déplacées à Bangui, Bossangoa, Bouar, Kaga -Bandoro, Paoua et Zemio.

Presqu’un million de Centrafricains ont été déplacés en raison de la violence continue. Plus de 1000 personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées à Bangui.

Le pays connait des troubles depuis décembre 2012, lorsque la coalition rebelle Séléka a lancé une série d'attaques qui a mené au renversement en mars 2013 de l'ancien président François Bozizé.

Des soi-disant milices chrétiennes et musulmanes sont engagées dans des attaques et contre-attaques la plus part du temps contre les populations civiles.