Abuja, 2 mai 2015. Fin avril, plus de 400 femmes et enfants retenus par le groupe armé Boko Haram ont été libérés par l'armée nigériane a-t-on appris. Le bureau de l’UNFPA au Nigeria a réagi en portant immédiatement secours aux femmes et aux filles libérées dans les Etats de Borno et de l'Adamawa - dans le Nord-Est. L’UNFPA renforce également les services dans l’attente de la libération d’otages supplémentaires au moment où l'armée intensifie son offensive contre les insurgés.
Avec l'afflux des femmes et des filles secourues la semaine dernière, y compris les 293 femmes et jeunes filles sauvées le mardi 28 avril 2015, l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, en étroite collaboration avec le ministère de la Santé de l’Etat de Borno, a accru son soutien. En moins de 24 heures, les agents de santé déjà formés ont été mobilisés et déployés dans les camps de déplacés internes où ils ont pu offrir un soutien psychosocial aux femmes et filles traumatisées et réorienter les cas les plus complexes. La majorité des filles libérées ayant bénéficié d’un conseil sont enceintes. Une quantité supplémentaire de kits de santé de la reproduction et de kits de dignité ont aussitôt été envoyés dans les Etats de Borno et de l’Adamawa pour permettre des accouchements sans danger et prévenir la mortalité maternelle ou infantile.
« Notre niveau de préparation nous a permis de répondre très tôt », a déclaré Mme Ratidzai Ndhlovu, la Représentante de l’UNFPA au Nigeria. « Nous assistons toutes les filles libérées sans distinction, y compris celles de Chibok, parce que pour l’UNFPA, chaque personne compte », a-t-elle ajouté.
Au Nigeria, l’UNFPA fait face à cette crise depuis le début et s’est assuré d’avoir le personnel requis en place, dont un formateur spécialisé en soutien psychosocial, et l’équipement nécessaire y compris des kits disponibles pour répondre aux besoins physiques, émotionnels, psychologiques et médicaux des femmes et des filles au fur et à mesure qu’elles arrivent. Le programme d'action humanitaire a été étendu en 2014 pour couvrir six Etats (Yobe, Gombe, Bauchi, Kaduna, Adamawa et Borno). Aussi fin 2014, l’UNFPA avait distribué 21 800 kits d'accouchement hygiénique et 17 664 kits de dignité pour les femmes. A la suite de ces actions, 16 350 femmes ont pu accoucher sans danger dans les installations bénéficiant d'un soutien de l’UNFPA dans les six Etats à la fin de l'année. 73 femmes présentant des complications ont reçu des soins complets, y compris des césariennes dans les centres de référence concernés. Aucun décès maternel n’a été rapporté.
Dans le cadre de la préparation humanitaire, environ 121 agents de santé ont reçu une formation sur les services de soutien psychosocial. 60 médecins, sages-femmes et infirmiers ont été formés sur le dispositif minimum d’urgence de santé en situation humanitaire. En outre, 60 prestataires de soins de santé ont été formés à la prise en charge clinique du viol et celle de l’après-avortement. 50 sages-femmes et infirmiers ont été formés pour fournir des contraceptifs réutilisables de longue durée permettant à ces femmes vulnérables d’éviter des grossesses non désirées.
Une hausse significative de témoignages sur la violence sexuelle a été observée, avec 123 cas signalés dans les postes de sécurité et 45 cas dans les établissements de santé de l'Adamawa et de l'Etat de Borno. Cette augmentation est associée à une importante sensibilisation sur la violence basée sur le genre, grâce aux séances de sensibilisation communautaire menées dans les camps. En outre, la présence accrue de personnel de santé qualifié pour fournir des produits et des services médicaux dans les dispensaires du camp a, à son tour, renforcé les systèmes de santé pour la disponibilité continue de services de santé sexuelle et reproductive dans le Nord-Est.
En tout, plus de 700 personnes traumatisées, y compris les femmes et les filles libérées, ont reçu un soutien psychosocial de la part d’un personnel de santé qualifié dans les établissements soutenus par l’UNFPA dans les camps de déplacés de l'Etat de Borno.
L’UNFPA au Nigeria se prépare à étendre davantage son soutien car on espère la libération d’un nombre encore plus important de femmes et de filles dans les prochains jours ou semaines, dans la mesure où l'armée nigériane intensifie son offensive afin d’affaiblir l’insurrection de Boko Haram.
Ces dernières années, Boko Haram a été actif dans le nord-est du Nigeria et a enlevé un grand nombre d'hommes, de femmes et de filles au cours de cette période - plus particulièrement, le groupe de 276 élèves enlevées à Chibok il y a tout juste un an. Ces victimes ont été contraintes au travail forcé, à des abus sexuels et psychologiques et certains ont même dû se battre aux côtés des membres de Boko Haram.
Source, Mme Ratidzai Ndhlovu, Représentante de l’UNFPA au Nigeria