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Freetown, Sierra Leone – Le tout premier cas d’Ebola, maladie hémorragique mortelle et contagieuse, a été dépisté en Sierra Leone en mai et, fin juillet, le pays avait dépassé en nombre de cas avérés la Guinée voisine où la flambée épidémique avait d’abord été constatée.
L'épidémie s'est rapidement propagée dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest - Guinée, Libéria, Nigeria et Sierra Leone - touchant au moins 1 779 personnes et faisant 961 morts, selon les estimations en date du 6 août de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le taux de mortalité du virus Ebola peut aller jusqu'à 90 pour cent, même si concernant l’épidémie actuelle, ce taux est moins élevé. www.who.int/csr/don/archive/disease/ebola/fr/ 
Pour le coordonnateur régional en planification familiale de l’UNFPA, Brima Kamara, « la Sierra Leone est comme un navire en pleine tempête ».
En effet, face à l'ampleur de l’épidémie, le Président Ernest Bai Koroma a déclaré l'état d'urgence dans le pays. Ebola n'étant pas la seule préoccupation – poussée par la peur, la population rejetterait les soins médicaux.
« Ces personnes font face à deux menaces : la maladie et la peur », indique M. Kamara.
Recherche des contacts 
Pour contenir la maladie, le gouvernement, avec l'appui de l'UNFPA et d'autres partenaires, a mis en place des réponses au niveau communautaire.
L’UNFPA et le gouvernement ont notamment lancé le «contact tracing » ou recherche des contact dans la ville de Kailahun. Il s’agit d’une méthode de suivi de contacts, ou des personnes liées à des cas confirmés ou non d'Ebola. Car Kailahun, épicentre de l'épidémie, est aussi la ville la plus affectée.
Par la recherche des contacts et le suivi de leur état, les agents de la santé publique peuvent tracer la trajectoire de l'épidémie. Cela permet également d'assurer la détection précoce des infections et leur traitement immédiat dans l’espoir d’endiguer la propagation du virus. Ce modèle a été adopté et est actuellement utilisé dans d'autres districts par l’UNFPA et le gouvernement.
Porte-à-porte 
L’UNFPA, l'OMS et le ministère de la Santé et de l'Assainissement ont formé 300 agents de santé pour servir de chercheurs de contacts. Ces derniers font du porte-à-porte pour en apprendre davantage sur les personnes qui pourraient être touchées et font le suivi avec chaque possible contact. Ceux qui présentent les symptômes d'Ebola, c’est-à-dire la fièvre, la diarrhée et les vomissements, sont étroitement surveillés.
Les agents de santé sont également formés pour se protéger du virus.
Les chercheurs de contacts sont équipés de téléphones portables fournis grâce à un partenariat entre l’UNFPA et deux compagnies de téléphonie mobile. Chaque entreprise a remis 150 téléphones permettant aux travailleurs de la santé de prendre et de stocker des informations dans une base de données. Ces informations sont ensuite transmises au ministère de la Santé. Une troisième société de téléphonie mobile a également fourni 30 téléphones portables pour la recherche des contacts et la surveillance.
Les données collectées sont envoyées au chargé d’enquête au niveau du district et au groupe de travail sur Ebola coordonné par le gouvernement.
Identification des infections 
Les personnes présentant des signes d'Ebola sont transportées par les équipes d'ambulanciers vers un centre où les échantillons de sang sont prélevés pour confirmation en laboratoire. Les cas ainsi confirmés sont ensuite référés aux centres de gestion à Kailahun et Kenema.
Et en 24 heures, les corps des personnes décédées à cause d’Ebola sont transportés et inhumés en toute sécurité.
Entre le 1er et le 21 juillet, 2 458 contacts ont été répertoriés comme des cas possibles d'Ebola. Parmi ceux-ci, 13 pour cent ont été passés au crible avant d’être éliminés comme étant de potentielles infections. Les 2 133 autres contacts font l’objet d’un suivi. Parmi eux 3,5 pour cent ont présenté des symptômes de la maladie à virus Ebola.