“J'étais désespérée et je ne voyais plus d'issue. Un jour, j'ai entendu parler du CISM Bon Samaritain de Walia.” O.B., une mineure de 16 ans, forcée par son père à épouser un homme de 45 ans, a trouvé refuge au CISM Bon Samaritain. Élève, elle voyait son rêve de devenir infirmière s'effondrer, mais grâce au soutien du centre, elle retrouve peu à peu l’espoir.
Situé à Walia dans le 9ème arrondissement de la capitale, depuis son ouverture en mai 2022, le Centre Intégré Multisectoriel (CISM) Bon Samaritain a pris en charge plus de 400 cas, avec une prédominance de violences physiques et de viols. Ce centre soutenu techniquement et financièrement par UNFPA et les autres agences des Nations Unies est devenu un pilier essentiel pour la communauté, offrant des services vitaux et transformant des vies.
Le CISM Bon Samaritain est bien plus qu'un centre de services, c'est un refuge et un espoir pour les survivant.es de violences. Grâce à ses initiatives et à l'engagement de ses responsables, le centre continue à transformer des vies et à bâtir un avenir meilleur pour les plus vulnérables.
CISM Bon Samaritain: refuge et espoir pour les survivantes
"Je m'appelle OB, j'ai 16 ans. Mon père m'a forcée à épouser un homme de 45 ans alors que je j’allais encore l'école. Mon rêve de devenir infirmière semblait s'effondrer. J'étais désespérée et je ne voyais plus d'issue. Un jour, j'ai entendu parler du CISM Bon Samaritain de Walia. J'ai décidé de m'y rendre et j'y ai trouvé refuge. Les responsables du centre m'ont accueillie avec bienveillance et m'ont écoutée. Grâce à eux, j'ai pu reprendre espoir.
Le CISM m'a offert un soutien psychosocial et juridique. Mon dossier a été transmis à la justice et j'attends maintenant le jugement. Je suis très satisfaite des services offerts par le centre. Ils m'ont aidée à retrouver ma dignité et à croire à nouveau en mon avenir. Je suis déterminée à poursuivre mes études et à réaliser mon rêve de devenir infirmière."
Une équipe samaritaine au service des survivante
Hervé Kossyam, le responsable du centre, apprécie cette nouvelle expérience qui offre une guérison physique et psychologique, ainsi qu'un accompagnement juridique. "Plus de 10 cas ont été transférés à la justice en 2024 avec l'accompagnement des avocats," souligne-t-il.
Allah Rassem Briah qui travaille au service d'accueil, a été profondément marquée par le cas d'une fillette de 2 ans victime de viol, dont les parents voulaient étouffer l'affaire. Grâce à sa persévérance, elle a pu convaincre les parents de porter l'affaire en justice, où le dossier est actuellement en cours.
Le CISM Bon Samaritain a également mis en place une initiative appelée "thérapie du couple" visant à accompagner les couples dans l'orientation et les conseils conjugaux. Cette approche innovante a aidé de nombreux couples à retrouver un équilibre et une harmonie dans leur foyer.
"Le centre a été un pilier de soutien pour les survivantes de violences basées sur le genre. Nous fournissons des consultations psychosociales et des sessions de thérapie pour aider ces femmes à reconstruire leur vie." Mme NEKARMBAYE Honorine, conseillère psychosociale.
Au Tchad, les violences basées sur le genre (VBG) représentent un défi majeur pour la société, touchant en majorité les femmes et les filles. Malgré l'existence des lois et des mesures de protection, ces violences persistent, souvent exacerbées par des crises sécuritaires et des barrières culturelles. En réponse à cette situation, l'UNFPA, en partenariat avec d'autres agences des nations unies et le gouvernement tchadien, a mis en place des Centres Intégrés des Services Multisectoriels (CISM) qui offrent une prise en charge holistique, incluant des services médicaux, psychosociaux, juridiques et socio-économiques, dans un environnement sécurisé et respectueux. Leur objectif est de fournir une assistance complète aux survivantes de VBG, tout en promouvant la prévention et la sensibilisation pour un changement durable.
Le CISM Bon Samaritain mis en place par UNFPA, avec l’appui financier du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) et le gouvernement irlandais, est un espace vital pour toutes les victimes de VBG de la zone sud de N'djamena (Capitale du Tchad).
