Dans un contexte marqué par une crise sécuritaire et humanitaire que connaît, le Burkina Faso, Wendyam a su frayer son chemin vers une autonomie financière dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et jeunes au Burkina Faso ».
Wendyam est l’aînée d’une fratrie de quatre (04) enfants. Après le Baccalauréat, ses parents n’avaient pas les moyens de l’inscrire à l’université. « Comme je suis une fille, ils pensaient que je ne pouvais pas les aider financièrement. J’ai donc décidé de trouver un travail », a-t-elle expliqué.
Avec l’appui de l’UNFPA, à travers le projet « santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes au Burkina Faso », financé par le Royaume des Pays-Bas, elle a reçu une formation sur les compétences de vie courante, l’éducation financière, l’entreprenariat et la santé sexuelle et reproductive. Sortie de sa précarité grâce aux interventions du projet, Wendyam déclare : « Avec la formation j’ai eu confiance en moi-même pour exercer un travail que beaucoup considèrent comme réservé aux hommes ».
En plus de la formation, elle a reçu un kit d’installation composé, entre autres, de mixeurs, des tamis et rouleaux pour peinture. Avec trois autres jeunes, elle a formé un club de peintres dénommée « Guesyam services ».
Aujourd’hui, Wendyam est autonome et prend soin de sa famille grâce à ses activités au sein de Guesyam services. « J’ai ouvert mon compte bancaire et j’arrive à épargner régulièrement », précise-t-elle. Le reste, elle met au service de sa famille. « Avec la crise sécuritaire, mes parents ont trouvé refuge à Kaya, ville située dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso. C’est avec mes revenus que j’ai acheté deux grosses marmites pour qu’elle reprenne son activité de préparation et de vente de bière locale », a témoigné Wendyam.
En plus de cela, elle prend en charge la scolarité de ses deux petites sœurs : l’une est en classe de seconde et l’autre en classe de sixième. « Cette année j’ai payé leur frais de scolarité et leur fourniture. Quand nous recevons un paiement sur un chantier, j’achète des vivres pour la famille », a-t-elle ajouté.
Pour Wendyam l’appui de l’UNFPA a permis de la rendre autonome et de lui permettre de garder sa dignité. « Une fois j’ai acheté des vivres que j’ai ramenées à la maison. Quand ma maman a vu cela, elle m’a dit que je vaux plus que deux garçons et qu’elle sait maintenant qu’avec moi, elle n’aura pas la honte », confie-t-elle avec émotion.
Le projet « santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et jeunes au Burkina Faso », financé par le Royaume des Pays-Bas, est mis en œuvre dans 5 régions du Burkina Faso que l’Est, le Nord, le Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun et du Sahel.
Il vise à contribuer à l’amélioration de l’accès des adolescent-e-s et jeunes de ces régions à l’information et aux prestations de services de santé sexuelle et reproductive de qualité à travers le renforcement de leur autonomisation, de l’offre des services et la promotion d’un environnement favorable. En 2023, plus de 5 492 adolescent-e-s et jeunes ont bénéficié de ces différentes formations mises en œuvre par l’UNFPA et ses partenaires. Parmi eux, 634 adolescent-e-s et jeunes, dont 518 filles, porteurs de projets innovants ont bénéficié de financement pour développer leurs initiatives.