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L'Afrique invitée à promouvoir des objectifs liés à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction

L'Afrique invitée à promouvoir des objectifs liés à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction

Actualités

L'Afrique invitée à promouvoir des objectifs liés à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction

calendar_today 12 Mars 2014

La Directrice exécutive adjointe de l’UNFPA Mme Kate Gilmore à la cérémonie d’ouverture

Yaoundé , Cameroun - Plus de 500 participants à la 6ème Conférence africaine sur la santé et les droits en matière de sexualité ont appelé les gouvernements africains à faire face aux vulnérabilités en matière de santé sexuelle et reproductive, celles des femmes et des filles en particulier, et à promouvoir des objectifs de développement liés à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction, y compris un objectif de développement sur les jeunes, dans les cadres continentaux ainsi que l'agenda de développement post-2015.

La 6ème Conférence africaine sur la santé et les droits en matière de sexualité, organisée par l’organisation Femmes en action alternative (WAA, sigle anglais), s’est tenue du 3 au 7 février à Yaoundé, au Cameroun sur le thème «Eliminer les vulnérabilités des femmes et des filles relatives aux droits et à la santé en matière de sexualité et de reproduction en Afrique".

Environ 550 personnes, dont de hauts responsables gouvernementaux, des chefs religieux, des organisations de jeunes, des partenaires au développement venant de 55 pays, ont formulé plusieurs recommandations  destinées aux gouvernements africains, aux parents, aux chefs traditionnels et religieux, aux partenaires au développement et aux organisations de la société civile pour que l'Afrique résolve, par des lois et programmes adéquats, la question des vulnérabilités en matière de droits et de santé en matière de sexualité et de reproduction dans le cadre du développement socio-économique.

Les Etats ont également été appelés à harmoniser et appliquer des lois pour éliminer toutes les pratiques néfastes telles que le mariage précoce et les mutilations génitales féminines et autres formes de violence basée sur le genre, et à élargir à tous les jeunes l’accès à l'information sur l'éducation complète à la sexualité et aux services, y compris la contraception, etc.

Par ailleurs, les parents, les chefs traditionnels et religieux ont été appelés à fortement décourager les pratiques socioculturelles qui violent les droits; à soutenir l’accès à l’information et aux services sur la sexualité pour faciliter des choix éclairés ainsi qu'à promouvoir la participation des hommes dans la réponse apportée aux vulnérabilités auxquelles font face les femmes et les filles entre autres.

Pour beaucoup plus d'efficacité, la conférence a exhorté les gouvernements africains à assurer le financement et la mise en œuvre de programmes adéquats tandis que la Fédération africaine pour la santé et les droits sexuels (AFSHR) et ses différents partenaires ont indiqué qu’ils plaideront en faveur de la mise en œuvre de ces recommandations à tous les niveaux.

L’Afrique doit établir des priorités et investir dans la santé et l'éducation pour le développement des jeunes

"Il faut du courage pour parler de la santé sexuelle et reproductive en tant que leader politique. Nous avons besoin d'investissements et nous devons prioriser la santé et l'éducation comme formule magique pour réaliser le potentiel des jeunes», a déclaré à l'ouverture de la 6ème conférence la Directrice exécutive adjointe de l'UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population), Mme Kate Gilmore.

Elle a également exhorté les gouvernements africains à accepter les droits en matière de sexualité comme faisant partie intégrante des droits fondamentaux et à éliminer tous les obstacles qui empêchent aux femmes et aux filles d'accéder à la santé sexuelle et reproductive.

Selon Mme Gilmore, la participation active et la représentation directe des jeunes dans la prise de décision publique est la ressource naturelle la plus prometteuse pour le développement futur du monde.

Elle a rappelé que 2014 est une année cruciale pour la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction, car elle marque le vingtième anniversaire du consensus du Caire sur la population et le développement (CIPD) et c’est un moment crucial pour l'agenda du développement post-2015.

Mme Gilmore a terminé en lançant cet appel : «L'investissement dans la réalisation des droits humains des jeunes est la clé pour se débarrasser des inégalités, éradiquer la pauvreté; il est essentiel pour raccorder la justice à l'intégration dans nos communautés. Investir dans les jeunes est la «bonne» chose à faire; par conséquent, aucune formule de développement ou stratégie de développement économique ne peut se permettre de l'ignorer.

"C'est pourquoi l'UNFPA lance un appel pour qu’un objectif de développement sur les jeunes fasse partie de l'agenda de développement post-2015. Etant le continent ayant la plus jeune population du monde, l'Afrique doit être le chef de file dans l'appel en faveur d'un objectif « jeunes » dans l'agenda de développement pour l'après 2015", a-t-elle dit.

Les jeunes veulent un objectif de développement, la fin des vulnérabilités et l'éducation en matière de sexualité

L'appel pour un objectif sur les jeunes a été lancé dans le Document final de la conférence des jeunes sur la sexualité qui s’est tenue du 3 au 4 février à Yaoundé, en prélude à l’événement continental. Les 135 jeunes africains qui ont participé à l'événement ont interpellé les différents acteurs.

Ils ont demandé aux gouvernements de garantir l'accès universel à l'information relative à une éducation complète à la sexualité, à étendre les services en santé sexuelle et reproductive à tous et créer des emplois décents pour les jeunes, entre autres.

La jeunesse africaine a également appelé les parents et les chefs religieux à reconnaître que les jeunes ont besoin d'informations sur la sexualité, adaptées aux différentes tranches d’âge et de services de santé pour leur permettre de faire des choix éclairés.

Ils se sont engagés à faire preuve de leadership et à se protéger contre les obstacles qui peuvent les empêcher d'atteindre leur plein potentiel, tout en promettant de tenir les gouvernements et autres parties prenantes redevables des différents engagements garantissant la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction des jeunes.

Voir la Directrice exécutive adjointe de l’UNFPA parler de l’autonomisation des jeunes de l’Afrique

L’UNFPA augmente son aide au Cameroun

Pendant son séjour au Cameroun, la Directrice exécutive adjointe de l’UNFPA Mme Kate Gilmore, accompagnée par le Directeur régional pour l'Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNFPA M. Benoit Kalasa, a rencontré le Premier ministre camerounais, M. Philémon Yang.

Elle a annoncé que l’UNFPA fournira 5 millions de dollars US supplémentaires en 2014 et le même montant en 2015 pour appuyer le gouvernement camerounais dans ses efforts de repositionnement de la planification familiale afin de réduire la mortalité maternelle.

Au Cameroun, toutes les deux heures, une femme meurt des suites de complications liées à l’accouchement. Le ratio de mortalité maternelle est passé de 430 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1998 à 782 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2011.

En outre, la stratégie du Cameroun pour améliorer la santé maternelle et les prochaines échéances de la CIPD après 2014 (Conférence Internationale sur la Population et le Développement) étaient au centre des discussions que Mme Gilmore a eues avec les ministres de la Santé, de la Promotion de la Femme, de l’Economie ainsi que le ministre des Relations extérieures.

Mme Gilmore a plaidé pour une participation au plus haut niveau du gouvernement camerounais à des fora internationales à savoir l'examen de la CIPD au-delà de 2014 en septembre et la finalisation de l'agenda de développement post-2015.

Il convient de rappeler que le Cameroun a lancé fin 2013 un programme multisectoriel national de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile qui engage douze (12) ministères et leurs partenaires.