Lorsque l’avion qui transporte la délégation d’officiels venus de Niamey pour lancer la campagne de Maradi se pose sur le tarmac, l’aéroport était déjà bondé de monde venu prendre part à l’accueil. Populations rurales, chefs coutumiers, jeunes élèves et autorités administratives sont représentés.
La Première dame, S.E Dr Lalla Malika Issoufou, le Ministre de la Santé Publique, celle en charge de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, accompagnés de Monsieur Ismaïla Mbengue, Représentant Résidant de UNFPA au Niger et de Mme Binetou Djibo coordinatrice du système des Nations Unies à Niamey font partie des officiels.
Après un arrêt à la gouvernance, la délégation fait cap vers un centre de santé rénové dans le quartier de Ali Dan Sofo, pour son inauguration. Cet établissement contribuera à l’amélioration du plateau médical dans la commune. L’occasion a été saisie par le représentant résidant de UNFPA pour présenter un kit de planning familial avec la première dame.
« Dans cette région seulement 7 % de femmes ont accès aux méthodes modernes de planning familial avec 750 décès maternelles pour 100.000 naissances vivantes causés en partie par le pourcentage très élevé de mariages et de grossesses précoces, 90% des filles sont mariées avant 18 ans, c'est inadmissible! » S.E Dr Lalla Malika Issoufou
Maradi fait figure de capitale économique du Niger, mais selon la Première Dame, les indicateurs de santé reproductifs et maternels sont très alarmants et nécessitent un investissement de l’ensemble des acteurs pour inverser la tendance : « dans cette région seulement 7 % de femmes ont accès aux méthodes modernes de planning familial avec 750 décès maternelles pour 100.000 naissances vivantes causés en partie par le pourcentage très élevé de mariages et de grossesses précoces, 90% des filles sont mariées avant 18 ans, c'est inadmissible! » déclare-t-elle. Le Niger, est l’un des pays qui enregistre un des plus forts taux de croissance démographique au monde (3,9% en 2012). La population est extrêmement jeune avec les moins de 15 ans qui représentent plus de la moitié de la population totale (51,7%).
Pour espérer créer le déclic, les autorités du pays avec l’appui de l’UNFPA comptent sur une synergie d’efforts en misant sur l’engagement des autorités administratives et locales, des leaders religieux, de la chefferie traditionnelle et coutumière mais aussi de la société civile. Sur ce sujet, Dr Lalla Malika Issoufou a invité « les leaders religieux à être tête de pont de ce combat, et à déconstruire les discours qui lient les pratiques néfastes à la religion musulmane qui, nous le savons, accorde une place de choix aux femmes et à leur santé. Il faut délivrer le vrai discours religieux pour sortir nos filles de l’ignorance. »
« le gouvernement du Niger a mis à la disposition de cette campagne 70 sages-femmes compétentes dont 60 venues des autres régions du Niger pour renforcer l’offre de services et les compétences des prestataires, 14 cliniques mobiles composées chacune de 2 sages-femmes, une infirmière, et un communicateur qui vont couvrir l’ensemble des villages des 8 départements de la région de Maradi » le Représentant de l’UNFPA au Niger Monsieur Ismaïla Mbengue.
Promouvoir la demande des services de santé et lutter contre les Violences Basées sur le Genre est le but de cette campagne en favorisant un meilleur accès pour les femmes à un droit fondamental, le droit à la santé. S’exprimant à la tribune de la ville lors de son allocution, le Représentant de l’UNFPA a souligné l’importance de la collaboration avec le gouvernement du Niger : « le Ministre de la Santé Publique a mis à la disposition de cette campagne 70 sages-femmes compétentes dont 60 venues des autres régions du Niger pour renforcer l’offre de services et les compétences des prestataires, 14 cliniques mobiles composées chacune de 2 sages-femmes, une infirmière, et un communicateur qui vont couvrir l’ensemble des villages des 8 départements de la région de Maradi sans compter l’équipe de superviseurs, et de gynécologues formateurs placée au niveau de chacun des 8 départements ». Les gynécologues et sages-femmes vont assurer la supervision formative et le coaching des agents de santé pour renforcer leurs compétences techniques afin que ces équipes continuent à offrir des services de qualité après la campagne.
Quant au Ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, il a mobilisé son équipe régionale qui a réalisé la cartographie des intervenants sur la lutte contre les violences basées sur le genre, et a mené des activités de sensibilisation pour renforcer la prévention. Il a aussi développé des stratégies de riposte et référence vers les centres de santé intégrés.
« UNFPA fera office d’agence leader dans le cadre de la mise en œuvre du projet Spotlight. Elle a plus d’expertise en réparation de fistules, de santé de la reproduction. Le Spotlight va capitaliser sur l’expérience de UNFPA et des autres agences également, mais UNFPA sera au-devant » Mme Binetou Djigo Coordonnatrice du Système des Nations Unies
D’ailleurs, le Niger fait partie des pays bénéficiaires de l’initiative Spotlight, un partenariat financé par l’Union européenne et mis en œuvre par différentes agences des nations unies. Il vise l’élimination de toutes les formes de pratiques néfastes de violence à l'égard des femmes et des filles et de leurs conséquences. Mme Djigo Coordonnatrice du Système des Nations Unies en se prononçant sur la question a affirmé « le programme Spotlight dédié à la question des femmes est un exemple de l’esprit One UN qui milite en faveur de programmes inter-agences visant à résoudre des problématiques bien identifiées ». « UNFPA fera office d’agence leader dans le cadre de la mise en œuvre du projet Spotlight. Elle a plus d’expertise en réparation de fistules, de santé de la reproduction. Le Spotlight va capitaliser sur l’expérience de UNFPA et des autres agences également, mais UNFPA sera au-devant ».