Le camp de réfugiés de Mbera, situé dans le Sud-Est de la Mauritanie, est un lieu où plus de 100 000 personnes ayant fui les conflits du Mali voisin trouvent refuge depuis plus de douze ans. Parmi eux, se trouvent des femmes, des enfants, des personnes âgées et des familles entières, qui tentent de reconstruire leur vie malgré les difficultés et les incertitudes du quotidien.
Au milieu de cette communauté en quête de stabilité et de sécurité, l'UNFPA a été l’un des premiers acteurs à répondre aux besoins des femmes en mettant en place une clinique mobile, jadis appelée par les populations «Tab el wété» ou « véhicule hôpital », littéralement traduit, et qui s’est rapidement transformée en une infrastructure physique.
Ce jour 23 Mai 2024, nous avons rencontré Mariama et son fils de six ans, dans cette maternité ; elle est passée dire le traditionnel bonjour à Habi, l’accoucheuse auxiliaire surnommée, l’« amie des réfugiées » ; Habi travaille depuis 2013 dans la maternité et c’est elle qui a assisté Mariama à la naissance de son fils.
La Fuite et l'Arrivée à Mbera
Mariama se souvient de son arrivée dans le camp de Mbera en 2012. "Nous avons quitté notre village, emportant seulement ce que nous pouvions porter. La route vers la Mauritanie était longue et périlleuse, mais nous n'avions pas d'autre choix," se souvient Mariama. "Lorsque nous sommes arrivés à Fassala, nous étions épuisés, affamés et terrifiés. Heureusement nous avons été accueillis par des travailleurs humanitaires et les autorités mauritaniennes qui nous ont offert un soutien incontestable. Nous avons ensuite été placés au niveau du camp de Mbera quelques temps après”. Les premières semaines dans le camp ont été particulièrement difficiles pour Mariama et sa famille car l'incertitude sur les moyens de satisfaire leurs besoins vitaux et sociaux de base pesaient lourdement sur eux.
L'Espoir dans la Maternité de l'UNFPA
Mariama s’est montrée plus résiliente grâce à l’action des acteurs humanitaires dans le camp. “Lorsque je suis tombée enceinte, j’étais morte d’inquiétudes à l’idée de mener cette grossesse à terme et accoucher en sécurité dans ce camp.Le personnel de la maternité, Habi particulièrement, a été incroyable. Ils m'ont soutenue tout au long de ma grossesse, m'ont donné des conseils et ont veillé à ce que je sois en bonne santé," raconte Mariama avec un large sourire.
"Quand j'ai tenu Mohamed dans mes bras pour la première fois, j'ai ressenti une immense joie et un soulagement indescriptible," confie Mariama. "Il est né dans des circonstances difficiles, mais il représente l'espoir d' un avenir meilleur."
Pour Mariama, la maternité n'a pas seulement été un lieu de naissance, mais un symbole d'espoir et de résilience. Elle sait que la route vers la reconstruction de sa vie est encore longue, mais elle est déterminée à offrir à son fils une vie pleine de possibilités.
Un Appel à la Solidarité
L'histoire de Mariam et de son fils âgé aujourd’hui de 6 ans est celle de nombreuses femmes et familles réfugiées à Mbera. Grâce au soutien de l'UNFPA, des agences du système des Nations Unies sur place et des ONG locales, ces femmes reçoivent les soins nécessaires pour elles-mêmes et leurs enfants.
"Je suis reconnaissante pour tout le soutien que nous avons reçu, mais il y a encore tant de familles qui ont besoin d'aide,ous devons continuer à nous soutenir les uns les autres et à travailler ensemble pour un avenir meilleur." conclut le mari de Mariama.
Le camp de réfugiés de Mbera reste un témoignage poignant de la résilience humaine et de la capacité des organisations humanitaires à apporter leur aide et apporter un espoir à ceux qui en ont le plus besoin.
La maternité qui trône au milieu du camp afin d’assurer une disponibilité continue de services de santé de la reproduction aux populations. Elle s’est transformée en structure semi-dure, qui est la maternité actuelle. Cette maternité dont la gestion est confiée à l’Association Mauritanienne de Promotion de la Famille (AMPF) est devenue rapidement un lieu d’espoir pour les femmes réfugiées en raison de l’approche culturellement sensible développée pour les soins d’accouchement, l’intégration d’une personne réfugiée comme membre du personnel et la qualité des soins.
Elle attirait beaucoup de personnes qui mettent en avant sa valeur ajoutée consistant à prendre en compte les réalités socioculturelles de ces personnes déplacées. Cette maternité qui compte parmi son effectif, un personnel qui provient de la population réfugiée, était prévue pour un usage à moyen terme suivant ainsi la construction de ce large camp.
La maternité offre des soins prénatals, des consultations médicales, l’assistance à l’accouchement prenant en compte les réalités endogènes des populations réfugiées, comme le libre choix de la position d’accouchement et la présence d’une accompagnante, les sons postnataux et la planification familiale. Elle a pu assurer, depuis sa mise en place, plus de 3 400 accouchements, satisfaire les besoins de prêt de 2300 nouvelles demandeuses de services en planification familiale et prendre en charge environ 430 survivantes de violence basée sur le genre.
Ces résultats sont le fruit d’un partenariat efficace entre l’UNFPA et l’AMPF et de la contribution de donateurs dont le Central Emergency Response Fund (CERF) et le Gouvernement du Japon dont le financement a permis de renforcer les capacités techniques des prestataires, l’équipement, la rénovation et l’agrandissement de la maternité.