L’éducation complète à la santé reproductive est perçue en général comme l’accès à une éducation sur la santé de la reproduction. Mais l’UNFPA s’inspirant du programme d’action de la CIPD 2014 (Conférence internationale sur la Population et le Développement) du Caire, définit l’éducation à la santé reproductive comme une approche basée sur les droits et axée sur l’égalité genre en milieu scolaire ou extrascolaire. Elle permet surtout aux jeunes d’avoir une vision positive de la sexualité, d’acquérir une information plus précise sur ce sujet et de développer des compétences pour la vie courante, entre autres. Selon Hind Jalal du Bureau régional de l’UNFPA à Dakar qui a présenté la communication, l’éducation complète à la santé reproductive est un concept à manipuler avec grande prudence, «car nous sommes là dans un domaine très sensible, surtout au Sahel ». Ainsi, selon les contextes, dirat-elle, les Sahéliens préfèrent en général éviter l’utilisation de «sexualité » et lui préfèrent d’autres termes comme «compétences pour la vie courante » ou «éducation VIH/Sida ». Elle a souligné qu’il faut respecter les sensibilités locales et se contenter du consensus dégagé autour du contenu, comme la reconnaissance des droits de l’homme en général et l’encouragement de la participation des jeunes, mais aussi l’égalité genre, la prise de conscience des vulnérabilités et exclusion, l’appropriation locale et la pertinence culturelle, l’approche positive axée sur le cycle de vie de la sexualité.
Des données factuelles tirées d’études diverses, ont permis, selon Mme Hind Jalal, de mesurer l’efficacité de l’éducation complète à la santé reproductive, comme la baisse des nombres de rapports chez les jeunes, l’augmentation de l’utilisation de la contraception, la baisse des grossesses non désirées chez les jeunes filles et les adolescentes, et la baisse des violences sexuelles. Elle a d’autre part brièvement évoqué les 9 modules essentielles de l’éducation complète à la santé reproductive, soulignant que les progrès réalisés dans certains pays sont tributaires de l’ensemble de ses composantes , à savoir les droits humains en tant que valeurs universelles, l’égalité genre comme approche intégrée, l’exactitude des informations détaillées sur la santé reproductive, la liaison avec les services SR, l’adoption de méthodes d’enseignement participatives, le renforcement du plaidoyer, l’engagement citoyen des jeunes, la pertinence culturelle, etc.