Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

Les Présidents africains exhortent à investir dans la jeunesse vu que le continent connaît une explosion démographique qui constitue une opportunité rare

Les Présidents africains exhortent à investir dans la jeunesse vu que  le continent connaît une explosion démographique qui constitue une opportunité rare

News

Les Présidents africains exhortent à investir dans la jeunesse vu que le continent connaît une explosion démographique qui constitue une opportunité rare

calendar_today 20 September 2016

Le Vice-président de la Banque Mondiale, Keith Hansen, le Président Idriss Déby du Tchad, le Président Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, le Directeur Exécutif de l’UNFPA, Dr. Babatunde Osotimehin et le modérateur Folly Bah Thibault (de la gauche vers la droite) lors d’une concertation de haut niveau sur la réalisation du dividende démographique. © UNFPA / Koye Adeboye

 

NATIONS UNIES, New York/BAGRE, Burkina Faso – Des Présidents, des ministres, et des fonctionnaires des Nations Unies et de la Banque mondiale se sont rencontrés hier au siège de l'ONU à New York pour renforcer leurs engagements pour les jeunes de l'Afrique.

Le continent subit un changement radical dans la structure de sa population, avec plus de jeunes que jamais auparavant se préparant à passer à l'âge adulte et entrer dans la vie active.

Dans une déclaration préparée pour l'événement,  le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, affirmait : « plus de 30 pour cent de la population de l'Afrique a un âge compris entre 10 et 24 ans, et il en sera ainsi pendant  au moins les 20 prochaines années. Grâce à des investissements appropriés, ces tendances pourraient être le plus grand atout de la région. »

Aminata Loure à Bagré, Burkina Faso. Elle a bénéficié d’informations sur la planification familiale, l'autonomisation des filles, l'éducation et l’éradication du mariage des enfants, par le biais d’un centre d'autonomisation économique, dans le cadre d'un partenariat visant à promouvoir un dividende démographique. © UNFPA Burkina Faso / Bénédicte Bama

Lorsque le nombre de personnes en âge de travailler dépassent le nombre de personnes à charge, les pays peuvent connaître un boom économique, un phénomène dénommé « dividende démographique. » Mais d'abord, les jeunes doivent être dotés de capacités leur permettant d’apporter leur contribution à leurs pays et leurs communautés.

«Nous avons effectué des estimations qui montrent que, si nous le mettons en application, et si nous le faisons correctement, nous pouvons ajouter annuellement 500 milliards $ au PIB de l'Afrique sur une période de 30 ans», a déclaré le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr. Babatunde Osotimehin. «C’est tout simplement incroyable.» 

Cette session qui a été présidée par le Président Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso a également vu la présence du Président Patrice Talon du Bénin, du Président Idriss Déby du Tchad (Président en exercice de l'Union Africaine), du Président Faustin-Archange Touadéra de la République Centrafricaine, du Président Peter Mutharika du Malawi, du président Paul Kagame du Rwanda, de la Vice-présidente de la Gambie, Isatou Njie Saidy et de l'ancien Président tanzanien Jakaya Kikwete. A cette occasion, ces derniers n’ont pas manqué de lancer un appel à investir dans la jeunesse.

De même, des ministres venus de la Côte d'Ivoire, du Kenya, du Libéria, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et de l'Ouganda, ainsi que la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, Ahmad Alhendawi, des leaders de la jeunesse et des acteurs au développement ont également exhorté à mener plus d’efforts afin de contribuer à al réalisation du dividende démographique.

Investir dans la jeunesse

Les principaux investissements nécessaires portent sur l'éducation, l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale volontaire, et l'autonomisation des femmes et des filles

«Éduqués, sains et productifs, les jeunes ont plus de chances de sortir de la pauvreté et d’apporter une contribution positive à leur collectivité», a déclaré Erna Solberg, Premier ministre de la Norvège.

Les principaux bénéficiaires de ces efforts doivent être les filles en particulier. Des millions de filles vulnérables font face au double fléau du mariage des enfants et de la grossesse précoce ; des pratiques qui les obligent à abandonner l'école ; ce qui diminue leurs perspectives d'avenir.

Le Président rwandais Paul Kagame parle de la nécessité de garantir l’autonomisation des femmes et des filles. A gauche, Abdallah Albert Toikeusse Mabri, Ministre des affaires étrangères de la Côte d'Ivoire, derrière lui, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, Ahmad Alhendawi. © UNFPA / Koye Adeboye

« Des études ont été réalisées et elles montrent que le Tchad peut bénéficier d'un dividende démographique dans quelques années, à condition de travailler sur des questions telles que l'autonomisation des femmes et de maintenir les jeunes filles à l'école», a soutenu le Président Déby devant l’assemblée.

Promesses en action

Ces efforts prennent déjà forme dans de nombreux pays.

Dans le village de Bagré, au Burkina Faso, un centre de développement économique des femmes fournit une large gamme de services pour l'autonomisation des femmes et des jeunes. Ceux-ci comprennent le crédit, des programmes de formation ainsi que des séances d'information.

«Notre rôle consiste à aller vers les femmes pour leur parler de la planification familiale et rendre les contraceptifs disponibles, » a déclaré Lydia Lingani, un pair éducateur, à l'UNFPA lors d'une récente visite. Les pairs éducateurs contribuent également à la sensibilisation sur l'importance des soins prénatals, l'éducation des filles et l’éradication du mariage des enfants.

Lorsqu’Aminata Loure, mère de cinq enfants, a commencé à fréquenter le centre, elle avait l'intention de marier Marceline, sa fille âgée de 14 ans.

Les pairs éducateurs l'ont convaincue d'annuler ses plans. «Notre décision n'a pas été facile», a déclaré Mme Loure. « Nous avons été victime de préjudice et d'incompréhension autour de nous ... mais quand vous comprenez bien tous les problèmes que votre fille pourrait endurer si elle se marie trop tôt, là votre conscience ne peut admettre le sacrifice. »

La mère et la fille se sont maintenant pleinement investies dans l'éducation de Marceline.

Marceline, deuxième à droite, dit qu'elle veut être médecin. Elle et ses amis travaillent dans les rizières pendant leurs vacances scolaires. © UNFPA Burkina Faso / Bénédicte Bama

«Ma mère m'a conduit dans son centre pour une formation sur la façon d’éviter les grossesses précoces, » a déclaré Marceline à l’UNFPA, tout en se tenant debout dans une rizière, les pieds enfoncés jusqu’à la cheville. «Je travaille à la rizière pendant les vacances. Je passe toute la journée ici. Grâce à l'argent que je gagne, je peux payer ma scolarité l'école l'année prochaine. »

Non plus destinée à un mariage précoce, elle a de grand rêves: « Ce que je veux c’est rester à l'école, terminer mes études secondaires et devenir médecin», a-t-elle confié.

Rater cette occasion nous « coûterai excessivement cher » 

Le centre économique de Bagré est l’un des nombreux programmes soutenus par le projet d'Autonomisation des femmes et de dividende démographique au Sahel (SWEDD) - un partenariat entre l’UNFPA, la Banque mondiale et les gouvernements du Burkina Faso, du Tchad, de la Côte d'Ivoire, du Mali, de la Mauritanie et du Niger.

«Nous avons fait d'énormes progrès ensemble, depuis l'instauration du partenariat SWEDD», a déclaré Dr Osotimehin à la réunion de l'ONU. « Mais il nous reste encore du travail à faire. »

« Le problème est identifié. La solution est connue », a déclaré le président Kagamé.

Si les bons investissements ne sont pas faits, ce serait une excellente opportunité manquée.

« Les changements dans la taille de la population et la structure par âge ne sont pas visibles de façon quotidienne ou annuelle, ce qui explique qu’ils sont facilement ignorés», a déclaré Keith Hansen, Vice-président du Groupe de la Banque Mondiale. « Par contre les ignorer nous coûterait très, très cher. »

https://youtu.be/QLdlHsI5GXI