La table ronde de mobilisation de ressources du projet Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD), placée sous le thème : «Investir dans l’autonomisation des femmes et le capital humain en tant que stratégie de développement pour la croissance », s’est tenue le samedi 6 juillet 2019, à Niamey, au Niger. Organisée en marge du Sommet de l’Union africaine par le Ministère de la Population du Niger, en collaboration avec la Banque mondiale, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’Organisation Ouest-Africaine pour la Santé (OOAS) et GBCHealth, la table ronde a été présidée par le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, en présence des Premières dames du Niger, du Mali, de la Mauritanie et du Ghana, de représentantes de premières dames, du Premier ministre et des ministres nigériens, d’une douzaine de ministres des pays SWEDD, de représentants des délégations des différents pays bénéficiaires, de l’UNFPA, de la Banque mondiale, de l’OOAS, de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), du secteur privé, et des organisations non gouvernementales.
Précèdent le discours de Dr Amadou Maiga Issa Aïssata, Ministre de la Population du Niger, le Pr Mariatou Koné, Ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la Pauvreté, et Présidente du Comité régional de pilotage du SWEDD, Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA, Mme Joëlle Dehasse, Représentante résidente de la Banque mondiale au Niger, Pr Stanley Okolo, Directeur général de l’OOAS et M. Abdoulaye Sory, Président de la Chambre consulaire régionale de l’UEMOA, ont prononcé leurs allocutions.
Dans son discours liminaire, le Président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, a salué l’initiative de cette table ronde et l’engagement des partenaires à poursuivre l’extension du projet SWEDD qui a-t-il rappelé, est une initiative régionale lancée en novembre 2015, à Niamey, et qui a réalisé des progrès remarquables dans sa mise en œuvre, à travers sept pays du Sahel (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad). Ces pays ont bénéficié de l’accompagnement de la Banque mondiale, de l’UNFPA et de l’OOAS dans l’opérationnalisation du projet SWEDD et sa mise à l’échelle.
Le Président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou a indiqué que le projet SWEDD est « une vision commune que le Niger partage avec des pays sur les enjeux et défis du développement de notre continent notamment ceux relatifs à l’accélération de la transition démographique, porteuse d’une plus grande autonomisation des femmes et d’un développement du capital humain qui sont les leviers irremplaçables d’accélération de la croissance économique et d’augmentation du bien-être des populations africaines, en particulier dans la région du Sahel ».
La Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem a déclaré que l’atteinte du dividende démographique et de l'Afrique que nous voulons, passait par l’investissement dans les jeunes, en particulier les filles. Après avoir rappelé que des millions de femmes et de filles en Afrique et au-delà ne peuvent toujours pas accéder à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, Dr Kanem a mentionné les trois résultats transformateurs de l’UNFPA d’ici à 2030. « Le succès de l’Afrique dans la réalisation des Objectifs de développement durable et des aspirations de l’Agenda 2063 dépendra de l'autonomisation des femmes, du niveau d'autonomie qu'elles réalisent » a-t-elle déclaré.
Poursuivant, la Directrice exécutive a rappelé que cette année marque le 25e anniversaire de l'inauguration de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement. Elle a clôturé son discours sur un appel à « agir de manière urgente et audacieuse et de disposer de beaucoup plus de ressources ».
La Ministre de la Population du Niger a, pour sa part expliqué que « la mobilisation de ressources pour le SWEDD reposera sur deux piliers que sont la consolidation du financement de la Banque mondiale en tant qu’unique bailleur de fonds du projet et la diversification de source de financement par la recherche d’autres donateurs ». Au cours de cette table ronde régionale, les impacts et les résultats de la première phase du projet seront mis en exergue ainsi que le besoin de financement de la seconde phase du projet pour le passage à l’échelle des avancées et des réussites réalisées.
De son côté, Pr Mariatou Koné a rappelé l’objectif de la table ronde qui consiste à accroitre accroître les investissements des partenaires au développement et du secteur privé pour permettre la consolidation et l’extension du projet SWEDD à l’ensemble des 11 pays du Sahel et au-delà. En effet, suite aux résultats encourageants enregistrés dans les pays membres bénéficiaires du projet, l’extension du SWEDD a été souhaitée. L’objectif du projet vise à accélérer la transition démographique en général et à améliorer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes et leur permettre d’accéder plus facilement aux services de santé reproductive, infantile et maternelle de qualité.
Terminant son allocution, le Président Mahamadou Issoufou a souligné que « Le secteur privé avec son savoir-faire permettra de compléter cette chaine et d’offrir à l’Afrique toute entière une alternative crédible et fiable de financement de son développement et ce, conformément à l’Agenda 2063 et aux Objectifs de développement durable ». Enfin, renouvelant son engagement et l’engagement de ses pairs du SWEDD, à renforcer les initiatives nationales d’investissement des ressources nationales, le Chef d’Etat du Niger a invité les partenaires privés et d’autres bailleurs de fonds à mobiliser rapidement les ressources financières renforçant le partenariat public-privé pour le confort et le réconfort de nos populations communes ».
Lors du panel animé par les ministres en charge du projet SWEDD : « Autonomisation des femmes dans les pays du SWEDD », plusieurs réalisations enregistrées sur le plan national et régional ont été présentées. C’est ainsi que les ministres de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Burkina ont adressé de vibrants plaidoyers à l’intention des bailleurs, appelés à soutenir le projet.
La table ronde de mobilisation de ressources a permis de récolter de forts engagements nécessaires à la mise à l’échelle du projet. En plus de la volonté politique des pays membres du SWEDD de participer à l’investissement dans l’autonomisation des femmes et le capital humain en tant que stratégie de développement pour la croissance, les partenaires (bilatéraux, multilatéraux, secteur privé, ONG, société civile) se sont également engagés à apporter leur soutien et leur contribution respective sur le plan financier, matériel, technique et social.
Chacun des douze représentants du secteur privé, présents au panel, ont tour à tour exprimé leur soutien au Projet SWEDD, allant de l’appui à la formation des femmes et des filles, au mentoring, au développement de projet, en passant par la dotation en matériels, le soutien à l’entreprenariat féminin, à la sensibilisation des populations autour du projet, l’octroi de bourses d’études et la mise à disposition de fonds, à travers les programmes de